jeudi 30 janvier 2014

Vivre et wwoofer chez Catherine



Il est maintenant largement temps de vous présenter les gens que l’on a rencontré chez Catherine, car comme vous l’avez peut-être compris à travers nos récits, chez Catherine, ce n’est pas seulement, Catherine et sa fille Maya, 17 ans, mais toute une petite communauté qui les entoure.

Quand on a commencé le wwoofing vivaient chez Catherine :
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                                    Edouard, la soixantaine, guadeloupéen, illustrateur de métier, wwoofer chez Catherine depuis plusieurs mois, membre d’un ashram à la Réunion pendant un an avant d’atterrir ici.


-                                 Anna, 22 ou 23 ans, de la métropole, chômeuse, wwoofeuse chez Catherine depuis plusieurs mois. En fait, elle arrête le wwoofing à peu près au moment où on commence mais reste habiter chez Catherine contre un petit loyer. Elle veut, entre autres, avoir plus de temps pour préparer un dossier pour une formation en huiles essentielles, et passer du temps avec son copain, tisaneur (il cultive et/ou cueille des herbes à tisane qu’il commercialise) dans le cirque de Cilaos. 


-                                 Marie et Jérémy, un couple de 25 ans environ, saisonniers en métropole, chômeurs, wwoofers chez Catherine depuis un mois et partis pour un an de voyage dans l’océan indien et en Asie.


-                                 Ludo, un vrai réunionnais, le copain de Maya, qui a 20 ans environ et est en formation paysagiste, mais qui veut faire une formation bucheronnage en Lozère à partir de septembre prochain. Il aide beaucoup pour l’entretien du jardin de Catherine et pour les diverses constructions. Il vit quasiment ici.


-                                 Sophie, 32 ans, journaliste spécialisée dans l’écologie, vit à Paris, en vacances pour 3 semaines à La Réunion et qui commence le wwoofing presqu’en même temps que nous et pour la même période.



Nous en arrivons à Catherine, notre hôtesse. Un vrai personnage. Outre la location de 3 petites maisons sur son terrain, la gestion (assez récente il faut le dire) d’un gîte, les nombreuses constructions et autres projets qu’elle réalise avec ses wwoofers, elle est aussi psychothérapeute naturopathe tous les après-midis. Elle ne s’ennuie pas un instant !

Elle a beaucoup de convictions (végétarienne, croit à la puissance de l’esprit, s’intéresse au biodynamisme et plein d’autres choses dont on ne peut absolument pas parler en quelques lignes). Elle aime faire bouger les gens, les amener à penser un peu différemment ou en tout cas à se remettre en question.
Dans le peu de temps qu’on a passé avec elle, elle nous a fait découvrir des outils de communication passionnants (que nous partagerons volontiers avec tous ceux que ça intéresse).

Malheureusement, elle est aussi pleine de contradictions, avec notamment de gros écarts entre le discours qu’elle tient et la façon dont elle agit au quotidien. Un exemple ? Dire que « l’on est ce qu’on mange » (donc manger des cadavres d’animaux qui ont souffert au mieux lors de l’abattage, au pire toute leur vie - penser aux poulets élevés en batterie pour l’exemple le plus flagrant- est nocif pour la santé du corps et de l’esprit)  et acheter du poulet bas de gamme à Leader Price ! Certes, elle, elle ne le mange pas, mais quand même ! Elle aussi, elle cautionne le système !

A nos yeux, ça gâche le discours : on a forcément plus de mal à adhérer à ce qu’elle nous dit…
On aura de toute façon passé trop peu de temps avec elle car notre période de wwoofing s’étend du 2 janvier (juste après le cyclone) au 17 janvier alors qu’elle part en vacances avec Maya, sa fille, et Anna, la wwoofeuse, à l’île Maurice du 8 au 18 janvier.
C’est dommage car je pense qu’on aurait pu partager beaucoup plus de choses avec elle et parler aussi de ces contradictions qui nous gênent, en débattre. Tant pis ! Ce sera pour une prochaine fois peut-être.

Au niveau du boulot qu’on fait chez elle, les horaires de travail sont plus que corrects. Nous travaillons le matin, de 6h30 à  midi environ et nous avons tous nos après-midi de libres, ainsi que les samedi et dimanche toute la journée.

Les repas sont pris en commun. Les motivés font la cuisine. J’ai adoré : pas de plan préétabli, chacun fait le plat qu’il a envie, on pose le tout sur la table, et chacun fait l’assiette qui lui plait. C’est sans contrainte, bon, varié et ça m’a donné plein d’idées de recettes !

Les tâches qu‘on a réalisées ont aussi été très variées. Avant que Catherine ne parte en vacances, nous avons surtout remis en état le jardin, dévasté par le cyclone.

Nous sommes aussi allés aider un de ses amis, assez âgé, à nettoyer son terrain. Chez lui, nous avons goûté de la fleur de sucre de canne, c’est incroyablement bon, plein de miels locaux excellents (litchis, bois de rose), bref d’un bout à l’autre, le repas qu’il nous a offert en remerciement de notre travail était délicieux ! Et accompagné d’eau dynamisée, une eau vortexée plusieurs fois de suite et censée avoir des propriétés bienfaisantes sur le corps et l’esprit. Moi je l’ai trouvé vraiment différente, beaucoup plus épaisse et particulièrement bonne, François pas du tout.

Les 2 derniers jours avant le départ de Catherine, les gars se sont occupés de la réparation (du rafistolage devrait-on dire plutôt) du toit en tôles d’une des locataires, qui fuyait depuis le cyclone. 



Nous, les filles, nous sommes allés nous occuper du potager. Il est en construction. C’est surtout Marie et Anna qui s’en occupent depuis plusieurs semaines. Après un énorme travail de débroussaillage (et songez que tout repousse extrêmement vite dans les tropiques !), elles avaient enfin commencé à planter. Nous avons continué ce travail, en autonomie complète. L’avantage : nous avons le droit de prendre (presque) toutes les initiatives que nous voulons. L’inconvénient : nous n’y connaissons rien et avons donc l’impression de faire un boulot sans queue  ni tête. Bon, Catherine n’y connait pas grand-chose non plus, le jardinage, ça n’est pas sa tasse de thé. Elle verra si des légumes poussent… Je n’en suis pas persuadée.


Pendant ses vacances, Catherine nous charge de la poursuite d’un chantier de construction dans une des maisons qu’elle a sur son terrain et qu’elle souhaite louer. Il s’agit de démonter partiellement la pseudo-terrasse existante, très dangereuse, et d’en construire une autre, de démonter une fenêtre existante et d’en placer une autre plus haut dans le mur pour amener plus de lumière, de poncer et traiter tous les poteaux en bois intérieurs-extérieurs, de faire la déco intérieure et extérieure etc. Nous avons plus de travail que nous ne pouvons en faire pendant 10 jours, même à 6 (plus Ludo, qui lui, va faire du débroussaillage et du tronçonnage dans le terrain). Ce qui veut dire que nous avons le droit de faire ce qui nous plait en priorité. Elle nous fait confiance et nous laisse complètement autonomes. C’est très agréable !

Ce qu’on nous avons réellement fait :
-          Démontage d’une partie de la terrasse et consolidation de ce qu’on a laissé.
-          Consolidation de l’escalier extérieur
-          Montage de 2 poteaux de structure de la terrasse (pied coulé dans du ciment) ainsi que le montage des poteaux « planchers »




-          Démontage et remontage de la fenêtre et peinture de ce pan de mur


-          Traitement fongicide et peinture ou lazure des murs intérieurs
-          Mise en place d’un poulailler de luxe pour la poule de Catherine qui était sans abri depuis le cyclone (ça, c’était de notre propre initiative et c’était super !)






-          Notre œuvre à François et moi : une mosaïque de carrelage pour le plan de travail de la cuisine. Bon, même si c’est beau, a posteriori, je ne vous conseille pas de faire ça pour un plan de travail : la surface formée par les petits carreaux est quelque peu irrégulière !



C’était 10 jours de travail plutôt sympa, dans une bonne ambiance et on a acquis certaines compétences. Pas assez cependant au goût de François, qui a souffert du travail avec des outils peu adaptés et une construction qui reste quand même de bric et de broc. Surtout qu’on manquait d’un avis éclairé : c’est la contrepartie de l’autonomie. On fait des erreurs !

Et les après-midi, qu’avons-nous fait ? Pas mal de discussions entre nous, visionnage de documentaires, quelques excursions (assez peu en fait), et beaucoup de cuisine pour moi. On avait toutes les bananes et mangues tombées lors du cyclone qui murissaient et il fallait en faire quelque chose : je me suis déchaînée en compotes, confitures, tartes et crumbles. C’était chouette ! Mais pas très bon pour la ligne… J’ai bien vite repris les quelques kilos que j’avais perdu lors des randos !



1 commentaire:

  1. bonjour lise,
    Je suis tombé sur ton article en cherchant du wwoofing sur la réunion. Je trouve que ton expérience chez catherine est superbe! je voulais savoir si c'était éventuellement possible de la joindre ?
    Merci de me répondre dès que tu peux,
    bonne continuation
    sebastien (ci_cou90@hotmail.fr)

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