Acte III : La Réunion

Pas grand chose non plus,  mais un peu plus quand même.

Les billets d'avion sont aussi pris. On part de Paris le 5 Décembre et on rentre le 5 Février. On a déjà contacter les deux seuls hôtes de wwoofing de la Réunion. Une seule famille, de Saint Leu, nous a répondu qu'a priori, pas de souci, mais il faudra les recontacter en Octobre.

Affaire à suivre...


Et c'est parti pour la Réunion !

ça y est ! on est à la Réunion, en pleine organisation de notre séjour. ça ne s'avère pas si facile... mais tout va bien ! on garde le moral !
et on sue abondamment (surtout François). il fait 30°C !!
à très bientôt !

Quelques jours à Saint Denis pour tout préparer


Départ de Paris, Jeudi 5 Décembre, 21h, température de 3°C environ.

Arrivée 11h plus tard à Saint Denis, vendredi, 10h30 heure locale, 30°C, chaleur humide. Première chose à faire : se débarrasser de quelques pulls et vite se mettre en short.

Le vol  s’est bien passé. On commence à en avoir un peu marre des avions et on a eu du mal à dormir mais bon… Par contre, un peu déçus par la prestation Air France : les hôtesses et stewards ne sont pas très aimables et pas vraiment à notre écoute, comparé à Air Malaysia en tout cas.

Nous prenons notre premier « car jaune » pour nous rendre à Saint Denis. C’est un réseau de bus qui parcourt toute l’île.

On a un peu appris de nos déboires en Nouvelle Zélande et nous avons prévu le premier endroit où nous dormirons. Nous avons jeté notre dévolu sur la pension Aïssa, pension bon marché, et sommes en fait assez agréablement surpris par le lieu. L’accueil est également sympathique : Mustapha, le propriétaire nous donne notamment plein de conseils sur Saint Denis. Nous allons y rester quelques jours pour organiser la suite.
Car, et là on est encore pire qu’en Nouvelle Zélande, nous n’avons quasiment rien organisé… La seule chose prévue est 2 semaines de wwoofing dans la première quinzaine de janvier. Pour le reste du temps (nous sommes quand même là pour 2 mois normalement !), nous ne savons pas ce que nous allons faire. Des envies de rando bien sûr ! Mais 1 mois et demi de rando ? Ça fait un peu beaucoup non ? En plus, nous avons commencé  à lire sérieusement les guides (mieux vaut tard que jamais !) et découvrons avec angoisse :
-           -  Qu’il n’y presque pas de camping à la Réunion
-           -  Qu’il faut réserver hyper en avance les gîtes de randonnée
-           -  Qu’ils sont très chers (pour notre budget en tout cas)
-           -  Que nous arrivons non seulement dans la période des cyclones, ce qu’on savait. Mais, et  ça va évidemment avec mais nous ne l’avions pas réalisé, dans la saison des pluies. J’ai bien dit : pluies. Il pleut donc tous les jours ! Pas le plus agréable pour le camping et la rando.
En pleine réflexion à la pension Aïssa
-          En plus, dans 10 jours, ce sont les vacances scolaires : apparemment, tous les Réunionnais se précipitent dans les gîtes de montagne. D’après les guides et les gens que nous rencontrons, nous n’avons quasiment aucun espoir de trouver de la place en nous y prenant si tard…

Ok, ça  va pas être simple… 

Que faire ? Il n’y a que 3 hôtes de wwoofing à la Réunion : celle qui nous prend, une qui n’a plus de place, un qui ne nous a jamais répondu mais qui de toute façon ne nous plait pas. On peut essayer de tenter du wwoofing « sauvage » en proposant nos services à des producteurs sur les marchés. Dans cette idée, nous avons préparé à Paris des espèces de cartes de visite. Le problème ? Ce n’est pas à Saint Denis que l’on va trouver : il n’y a que des revendeurs. Il faut rentrer dans l’intérieur de l’île (les Hauts comme ils disent) et se présenter aux fermes que nous rencontrerons.

On peut également faire de la rando et seulement de la rando : si on en a marre et que ça commence à coincer niveau financier (car c’est le problème), nous pouvons toujours avancer nos billets d’avion et rentrer plus tôt en France. Ce qui correspond assez à notre état d’esprit actuel, car, et ces aventures nous permettent de nous en rendre compte, nous ne sommes ni l’un ni l’autre de grands voyageurs. Vous tous, familles et amis, nous manquez et nous avons envie de rentrer dans notre France, avec nos repères… He oui ! Nous ne sommes pas très courageux…

Enfin nous pouvons chercher du travail : on trouverait certainement des remplas vétos, surtout que ce sont bientôt les vacances, mais on n’a vraiment pas envie. Pour le reste, on peut laisser tomber tout de suite.
En effet, la Réunion est dans une situation économique difficile, avec un taux de chômage énorme. Il n’y a pas de boulot ! Ceci nous est confirmé par 2 sympathiques français que nous rencontrons à la pension, François et Ingrid. Eux, ce sont de grands voyageurs : ils sont partis faire un tour du monde en 2 ans. Ça fait déjà un an et ils n’ont pas du tout le mal du pays. Par contre, ils commencent à avoir besoin de sous. Ils ont donc choisi de venir à la Réunion où François a résidé et travaillé il y a 8 ans. Mais s’il y a 8 ans, il trouvait du travail en 2 jours max, aujourd’hui ils ne trouvent RIEN. Et pourtant, ils sont prêts à faire n’importe quoi. Il n’y a aucune offre d’embauche, même pour de la plonge…
Allez chich, on fait au pif???
Bon, devant toutes ces considérations, nous choisissons de partir le plus vite possible en randonnée, avant les vacances scolaires. Nous avons peut-être une chance de trouver de la place en gîtes et campings à la ferme. Et c’est certainement là que nous aurons le plus de chance de faire des rencontres intéressantes, pour éventuellement du wwoofing (même si nous en avons de moins en moins envie).

Nous choisissons de nous lancer sur le GR R2, qui traverse la Réunion du Nord au Sud, en passant par quelques-uns des plus beaux sites de l’île. Normalement, si on le fait en entier, ça prend 12 jours. Nous nous organisons pour 8 jours. Ça nous semble déjà suffisant.

Première chose à faire : trouver du gaz (c’est interdit d’en transporter en avion). Génial ! François et Ingrid vont à Décathlon samedi matin (à l’autre bout de l’île mais rassurez-vous, la Réunion, c’est tout petit ! Ils y seront en quelques heures par la côte en bus !). Ils proposent de nous en ramener. Ah oui, mais en fait, il n’y en a pas… Dès que nous l’apprenons (vers 16h samedi), nous fonçons dans le centre de Saint Denis dans les quelques magasins de sport que nous avons repéré. Ils nous rient presque au nez : les Réunionnais n’utilisent que rarement de gaz de camping, nous allons avoir toutes les difficultés du monde  à en trouver. Nous empoignons le téléphone et appelons d’autres magasins de sport, dont les autres Décathlons de l’île. Effectivement, le modèle de bonbonne que nous cherchons n’est plus importé sur l’île. Ils n’ont que des modèle de la marque « camping gaz » et encore en ce moment c’est en rupture de stock sur la réunion. Et bien on mangera froid.

Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas ça qui nous empêchera de partir ! Par contre, on décide de s’offrir une nuit sur deux un gîte et une table d’hôte. On mangera mieux (et chaud !), et ça nous ressourcera. Les autres nuits, nous camperons. L’inconvénient avec la réservation des gîtes, c’est que nous n’aurons pas de flexibilité dans la rando. Nous ne pourrons rester dans un endroit qui nous plait particulièrement, si par exemple, nous faisons une belle rencontre. Tant pis… On pourra toujours y revenir.

Nous fonçons réserver les gîtes (l’office de tourisme ferme à 18h…). Et bonne surprise ! Il y a de la place dans tous les gîtes que nous avions repérés dans les guides ! Nous apprendrons en fait, en discutant avec nos hôtes, que nous avons fait le bon choix en partant de suite en rando. On est dans un creux. Il y a un mois, les gîtes étaient complets. Mais là, et ce pour une période de 15 jours maxi, avant les vacances scolaires, la fréquentation est quasi nulle.

Autre point de « détail » à régler : nos sacs sont extrêmement lourds. Nous n’arriverons jamais à marcher 8 jours avec ça ! Or nous avons tout un tas de guides et autres objets peu précieux dont nous n’avons pas besoin dans l’immédiat. Nous sommes prêts à appeler l’un de nos contacts pour demander de l’aide (mais nous sommes déjà dimanche midi pour un départ lundi matin aux aurores, donc ça nous gêne un peu…). Nous demandons quand même avant à Mustapha, notre hôte à Saint-Denis, s’il veut bien nous garder un petit sac à dos pendant nos 8 jours de rando. Et il accepte, très gentiment, même si ça ne l’enthousiasme pas !

On a enlevé 4-5 kg d’affaires. Malgré cela, une fois les courses faites et les sacs complètement chargés, ils sont encore très lourds… Ça va être dur !

On a quand même profité de ces quelques jours à Saint Denis pour visiter la ville et s’imprégner de l’atmosphère ambiante. Saint Denis est une ville pleine de de vie, d’odeurs, de couleurs (c’est notamment  la floraison des flamboyants.  Mais aussi de plein d’autres fleurs), multiculturelle. En un mot : très sympa ! Je m’y suis senti bien. Et ça c’est rare ! Par contre, il fait trop chaud ! Une espèce de chaleur humide étouffante, qui te rend tout mou…
Un temple Tamoul, ils sont en nombre assez important à la réunion.




Le jardin de l'Etat




 
On a bien apprécié notamment le marché de nuit le samedi soir sur le Barachois. Le Barachois, c’est THE promenade romantique au bord de l’eau, mais tous les samedis soirs, il y a une manifestation : marché, concerts etc. Et devinez sur quoi on est tombé… Une rencontre de saut à la perche à l’occasion du téléthon, avec la participation de Renaud Lavilennie (champion olympique de saut à la perche) et de son frère Valentin ! On est des fans ! Trop sympa…
le fameux champion olympique



easy!!!!
On s’est bien baladé aussi dans les rues typiques, avec les belles maisons créoles. Ces maisons étaient à l’abandon il y a 50 ans, mais ont été rachetées pour la plupart par l’état ou la ville, pour en faire des bâtiments administratifs, l’office de tourisme, ou des musées. Une belle façon de préserver le patrimoine. Les autres maisons historiques créoles sont devenues… des hôtels de luxe bien sûr !


Un autre truc hyper sympa ici : les fruits ! On se fait de véritables orgies : litchies, ananas, mangues, goyaves, bananes, fruits de la passion etc. C’est délicieux !
Avec les fruits on a aussi les fleurs!!!




Ils sont pas beaux ces flamboyants??
Voilà, pour faire un petit bilan de nos premières impressions de la Réunion, c’est un peu mitigé. Plein de trucs sympas pour passer de bonnes vacances, mais c’est un peu gâché par le climat ambiant. Et je l’entends de 2 façons : la météo d’une part, la crise économique d’autre part qui va rendre nos projets de wwoofing beaucoup plus compliqués qu’en Nouvelle Zélande…

Et puis, je le redis : ces premières semaines de voyage nous ont beaucoup plu mais nous ont aussi donné très envie de rentrer, et de nous lancer dans nos projets personnels. Alors nous sommes dans un drôle d’état d’esprit…

Et puis après cette rando ? Qu’est-ce qu’on va faire ? Ben on verra. Ça nous laisse quelques jours de répit pour y réfléchir…


Une randonnée avec des hauts… et des bas ! 1ère partie


Nous partons pour 8 jours sur le GR R2, qui traverse la Réunion du Nord au Sud. Si on le fait en entier, il y a 12 étapes. Nous avons choisi de nous arrêter 3 étapes avant la fin, remettant notamment l’ascension du piton de la Fournaise (le volcan !) à plus tard. De plus, en montant en bus sur une grande partie de la 1ère étape, nous sautons la 1ère étape. Cela implique quand même que nous faisons une première grosse journée, avec un bout de la 1ère étape et la 2ème en entier. Mais ça nous gagne un jour et 1000 mètres de dénivelé ! Et vu le poids de nos sacs,  ces 8 jours de rando itinérante suffiront largement. Nous ferons ensuite des randos à la journée, ou éventuellement sur 2 jours. En plus, nous ne voulons pas embêter trop longtemps Mustapha, le propriétaire de la pension à Saint-Denis, qui nous garde nos petits sacs à dos (nos Kamelbacks).




1er jour : Du Brûlé (822m) à Dos d’âne (918m), 7h, 950 m D+, 900m D-


Dès la première montée, nous avons la confirmation que nos sacs sont beaucoup trop lourds : si on veut faire la Via Alpina, il va falloir retravailler le contenu ! 





 
Départ 5h30 avec le premier bus
Les premiers paysages de la Réunion s'offrent à nous


Le Gite de Roche Ecrite. D'après le guide, après ce n'est que de la descente. D'après le guide...





Nous ne partons pas sous le beau temps, mais ça reste correct toute la matinée, avec même quelques éclaircies. La Réunion nous dévoile ses beautés avec timidité. Quelques jolis points de vue puis les nuages réapparaissent, s’amassent sur nos têtes et nous finissons sous une pluie battante. Ici, c’est la saison des pluies. Et la mousson, ce  n’est pas une métaphore : lorsque la pluie commence à tomber, en quelques minutes, les chemins se transforment en ruisseaux. En quelques dizaines de minutes, ce sont des torrents. Nous sommes trempés jusqu’aux os. Grâce à nos protections de pluie, les sacs sont à peu près épargnés (il y a quand même eu quelques fuites).







Premières vues sur le cirque de Mafate!!! ça promet!!!


Oula c'est un peu vertigineux par ici!!





Heureusement, nous avons réservé pour ce soir une chambre d’hôtes, avec repas. Ouf ! On va peut-être pouvoir se sécher un peu, en tout cas prendre une douche bien chaude ! Et j’espère qu’on va bien manger ! L’accueil est un peu décevant, mais bon, au moins, on est au sec. 





Bilan de la journée : Si l’on n’a pas encore beaucoup admiré de paysages magnifiques, on a déjà bien éprouvé la difficulté des chemins : c’est super raide ! Et quand il faut descendre, avec un sac de 15 kg sur le dos, un chemin escarpé et glissant, et en plus vertigineux, ben, je peux vous dire qu’on ne va pas très vite… Le seul avantage de nos gros sacs, c’est que quand on tombe, ils amortissent notre chute…





 
La fin dans sur la crête et dans les nuages, un mal pour un bien Lise n'a pas le vertige au moins...
Du coup, avec nos nombreuses pauses « repos d’épaules », le fait qu’on avançait comme des tortues sur les parties techniques et la pause pique-nique, nous avons mis 9h30 ! Heureusement, les étapes du GR R2 sont presque toutes courtes, avec une moyenne de 5h de marche par jour. Ça sera amplement suffisant.


Espérons que le temps soit plus clément demain, surtout qu’on a prévu… camping !





De retour du repas : oui ! C’était trop bon ! On en a eu pour notre argent ! Notre premier repas créole, et on n’est pas déçu ! On nous avait promis quantité… On a eu quantité ! On nous avait promis qualité… On a eu qualité ! Au menu : en amuse-bouche, des beignets de capucine (4 chacun) accompagné d’un (ou de plusieurs, on avait les bouteilles à disposition) verre de rhum coco maison et un verre de rhum arrangé maison (beaucoup plus fort). Suivi d’une salade patates, carottes, lardons ainsi que sa salade verte. Et là il nous amène (en plus des 2 bouteilles de rhum qui sont restées sur la table), une bouteille de rouge. Ah oui ! Précision, nous sommes 2 à table, étant les seuls hôtes du gîte. Puis plat principal composé de riz (ingrédient incontournable), lentilles réunionnaises, et cailles en sauce. On a du mangé la moitié du riz et des cailles, alors qu’on s’est explosé le bide ! Et enfin beignets de banane en dessert (7 ou 8 chacun). Oui oui, on a bien mangé. Au moins on aura des forces pour demain car ça a l’air assez mal parti… Notre hôte a même des doutes sur le fait qu’on puisse traverser la rivière sans problème… On verra bien !








2ème jour : de Dos d’âne (918 m) à Aurére (926m), 7h, 700 m D+ et D-





Une belle surprise en se réveillant ce matin : le soleil brille ! Et on découvre les belles montagnes autour de nous. Nous sommes à l’entrée du cirque de Mafate, l’un des 3 cirques de la Réunion. Et il est particulièrement réputé pour sa beauté, d’autant plus qu’il n’est accessible qu’à pied ! Et en hélicoptère… Il y a pourtant pas mal de petits villages à l’intérieur : drôle de vie, très en autarcie, j’imagine.





La vue, sur Le Port, de la chambre d'hôte au réveil


Comme il n’a pas plu de la nuit, finalement, nous ne devrions pas avoir de mal à traverser la rivière. Après un solide petit déjeuner, nous nous lançons dans la descente. En effet, nous allons descendre jusqu’à une rivière pour entrer dans le cirque. Et nous allons remonter de l’autre côté jusqu’au village où nous dormirons : Aurére


La descente est rude, très pentue. Cependant ça ne glisse pas comme hier. Ouf !





La rivière des galets est en bas, c'est notre but de la mi-journée


vue sur la sortie du cirque de Mafate


Et vue sur le centre du bas Mafate


pour vous montrer que ça descend fort


Lise surpasse son vertige pour passer ce genre d'obstacle.


 On arrive déjà un peu cassé en bas. Et c’est pour mieux entamer la montée, pas facile non plus. Le temps se couvre peu à peu. On essuie une petite averse, qui nous rafraichit un peu (il fait vraiment très chaud et très humide…). Et nous rencontrons nos amis les moustiques ! Ca faisait longtemps ! On avait acheté un anti-moustique à Saint Denis, mais je l’ai cassé juste avant le départ... Bon, ils nous servent d’aiguillon pour avancer, car les pauses sont fatales à nos jambes nues…


 


Le chemin s’aplanit un peu, à flanc de falaise, nous offrant de magnifiques vues et un peu de repos. Mais c’est pour mieux monter ensuite : l’ascension finale est éreintante… Honnêtement, je n’ai jamais fait de la rando aussi dure qu’ici. En terme d’efforts, je pense que chaque 100 mètre de dénivelé ici (que ce soit en montée ou en descente) en vaut largement 200 en métropole… Et nos gros sacs ne nous aident pas…

















Arrivés en haut, les moustiques nous ont quittés. Nous prenons un déjeuner rapide et parcourons le kilomètre final nous séparant d’Aurére. Le temps est en train de mal tourner. Nous avions prévu de faire du camping sur une aire aménagé, mais nous ne sommes plus en Nouvelle Zélande : pas d’abri, pas de toilette, encore moins de douche. En nous rendant à la « boutique » pour acheter de quoi manger pour ce soir, nous voyons une pancarte de camping à la ferme. Nous allons voir : l’endroit est très bien. C’est ici que nous passerons la nuit. Nous montons la tente entre 2 averses. Et nous « régalons » d’un cassoulet froid en boîte, avant de nous coucher à la créole : avec le soleil ! Nous sommes bercés par les chants des criquets (ou grillons, je ne sais pas) et le concert des crapauds…







On a un peu monopolisé l'espace pour mettre nos affaires à sécher... en vain





Encore quelques photos de cette journée, pour le plaisir :










 











3ème jour : d’Aurére (918m) à Grand Place les Hauts (839m), 4h, 500m D+, 550m D-





Nous sommes réveillés par les coqs. Nettement moins agréable que les concerts de grillons…





 


Le camping au moment de notre départ : il fait nettement plus beau ! 










Du coup, nous sommes prêts à partir à 7h du matin. Aujourd’hui, c’est une étape courte, que nous faisons assez « facilement ». En tout cas, nous sommes dans les temps indiqués par le guide ! C’est la première fois !


Nous continuons à découvrir les beautés de Mafate. Effectivement, on en a plein la vue ! Je vous laisse admirer les photos. 





 









 Dès qu'on fait une pause, on essaie de faire sécher nos affaires : ce sera le leitmotiv de la semaine...
















































































C’est vraiment étonnant de se dire que les habitants font ces chemins que nous parcourons avec tant de difficulté dans leur quotidien ! Par exemple, nous croisons un papa avec ses deux enfants de 5 et 7 ans peut-être, en train de les amener à l’école, dans le village d’à côté. Ils font peut-être 200 mètres de dénivelé positif et négatif matin et soir !



Les ados vont passer le week-end sur le littoral avec les copains : ils partent sac au dos et sortent du cirque par les cols, faisant comme si de rien n’était plus de 1000 mètres de dénivelé !


Le facteur fait 120 km par semaine ! Sa tournée lui prend 3 jours !! Wahou !





Comme c’est le cas tous les jours depuis qu’on a commencé, le temps se détériore en milieu de journée. Nous arrivons à notre gîte vers midi et demi. Malheureusement, il n’ouvre qu’à 15h. Du coup, nous installons la tente pour faite une petite sieste à l’abri !







ça, c'est la vue du gîte : vous pouvez constater que le temps s'est bien gâté...




  Ben ouais François, il faut attendre 15h pour se mettre à l'abri !







  Allez, petite photo souvenir en attendant !





Une fois installés, nous profitons de cette petite journée de marche et de notre sieste (comprendre : on est en forme !) pour faire le point de nos envies et de nos possibilités pour la suite. Nous avons eu une grosse déception hier quand François a appelé Arterre ; c’est une association écolo qui a l’air super dynamique et dont on nous avait parlé. Mais toutes nos tentatives de contact avaient échoué. Au téléphone, François a enfin pu parler à 2 personnes mais qui n’avaient pas grand-chose à nous proposer et qui n’étaient pas super ouvertes… Une piste de moins…



Nous remercions énormément les personnes qui nous ont donné des contacts sur l’île mais nous n’avons plus envie de lancer de nouvelles choses maintenant.





Notre décision est prise : nous allons faire du tourisme pendant un mois, puis nos deux semaines de wwoofing et nous rentrons. Nous venons de changer nos billets de retour : nous rentrons le 18 janvier ! Et à la boule de joie que j’ai dans le ventre, je sais que c’est la bonne décision !





On a encore 3 semaines pour faire plein d’autres randos et découvrir la côte ouest qui nous attire beaucoup !





 


Allez courage ! Et toujours aller de l'avant ! 


(même sur des ponts suspendus vertigineux...)





4ème jour : de Grand Place les Hauts (839m)  à Roche Plate (1132m) par l’îlet des Orangers, 5h30, 1000m D+, 700m D-





2ème jour qu’on respecte les temps indiqués par le guide ! On commence à prendre le rythme ! Il faut dire que nos sacs sont quand même moins lourds… Mais je crois aussi qu’on s’habitue.





On a aussi commencé la journée par un excellent petit déjeuner, ce qui aide bien ! On a aussi eu un très bon repas créole hier soir, en compagnie d’une famille de marcheurs réunionnais plutôt originaux et sympathiques. Et on a passé une très bonne nuit. Tout pour faire une journée de marche du tonnerre !







 Nos lits ! c'est un dortoir de 6 mais nous sommes tous seuls. ça aide aussi à passer une bonne nuit !





C’était d’ailleurs une très belle étape. On s’est enfoncé dans des ravines isolées et sauvages. On est vraiment au cœur de la nature. Superbe ! Assez dure quand même (mais nous commençons à le comprendre : pas de marche facile à la Réunion !).







 La même vue mais sous le soleil !

























Camping à côté d’un gîte ce soir et un autre petit cassoulet froid au menu. Mais le moral est au rendez-vous. Nous avons fait la moitié de notre rando itinérante et nous gardons l’envie d’avancer !





Notons quand même un petit incident technique dans la soirée : on a cassé un arceau de la tente… Heureusement qu’un bon kit de réparation est fourni avec. Mais ça ne reste que du rafistolage. Il va falloir réparer ça avant la Via Alpina !


Une randonnée avec des hauts… et des bas ! 2ème partie


5ème jour : De Roche-Plate (1132m) à Marla (1600m), 4h30, 500m D+, 150 D-


Encore de belles vues au réveil!!




Un peu plus loin, avec vue sur notre objectif de demain : le col du taïbit tout au fond.



Journée assez facile. On s’en sort bien. On fait moins de temps qu’annoncé dans le guide ! Trop fiers…
On prend même le temps de faire 2 heures de pause entre 10h et midi pour se baigner et faire un bon bain de soleil aux 3 Roches. Nos affaires ont enfin séchées ! C’est la première fois depuis le début de la rando (car le 1er jour, je vous le rappelle, on s’était fait trempé jusqu’aux os !). Par contre, les chaussures restent toujours humides… On pue, c’est un peu l’horreur. Mais bon, là c’est vraiment chouette et nettement mieux quand on repart. La contrepartie, c’est les méga coups de soleils que j’ai pris ! Tant pis pour moi, j’aurais dû me méfier…
La cascade des trois roches! Enorme!


On n'arrive même pas à voir le fond du gouffre tellement c'est profond!!


Une petite trempette, ça fais du bien! Mais manque un peu de profondeur pour se mouiller entièrement...
On arrive encore suffisamment tôt pour se prendre une petite boisson fraiche au bar avant l’heure d’ouverture du gîte. Puis bonne sieste pour moi pendant que François lit (oui, oui, vous avez bien lu… Depuis quelques temps, on se bat pour la liseuse !). Et on dîne avec un groupe sympa au gîte : 8 jeunes en rando pour le week-end. On bavarde bien, sur la Réunion, sur les spécialités culinaires qu’ils nous conseillent. Bref bonne ambiance, bonne soirée, d’autant plus que le repas (et le rhum !) sont encore bons et réparateurs !
Quelques photos de la deuxième moitié de la journée




Un petit oiseau qui à bien voulu faire la pause.
6ème jour : De Marla (1600m) à Cilaos (1210m), 7h, 600m D+, 1000m D-

Toujours les mêmes vues superbes au réveil !!


Notre gîte et le col du taïbit derrière (400m plus haut)
Là c’est dur. Enfin, la première montée jusqu’au col du Taïbit (2081m) se passe vraiment très bien. On l’a fait en 1h20, sans peiner. Mais après… on descend ! Et en fait, c’est ça qui nous casse. On est lent, on souffre, particulièrement nos genoux, et quand il faut monter derrière, c’est tellement difficile…
Vues du col du taïbit : ici Marla, côté Mafate


ici le rempart qui sépare les deux cirques


Ici Cilaos côté cirque du même nom.
 En fait on descend en dessous du plateau de la ville de Cilaos, à la cascade de Bras Rouge qui sera le point le plus bas de notre journée. On en profite pour s'y arrêter, se baigner (et cette fois-ci on trouve un petit bassin suffisamment profond pour plongouner) et manger avant de remonter sur Cilaos.
 
En descendant on prend le temps de chercher le piton des neiges (à gauche sur la photo, si on ne se trompe pas)
Encore des vues du cirque de Cilaos prisent pendant la descente




On voit l'église de Cilaos au fond, et la ravine qui nous y mènera.


Enfin un bon petit plouf très appréciable!!!




Lise contente le ventre plein!!!


Et la cascade de Bras Rouge


On a donc mis beaucoup plus de temps qu’annoncé dans le guide cette fois. La fin pour arriver à Cilaos se fait même un peu dans la douleur. On n’est pas bon tous les jours, qu’est-ce que vous voulez !
L'église de Cilaos et son carillon qui nous accueillent
En tout cas, nous voilà sortis du cirque de Mafate. Nous sommes maintenant dans le cirque de Cilaos. Et on retrouve le bitume, les routes, les voitures… Ça n’est pas très pratique pour les habitants de Mafate, mais c‘était quand même tellement agréable.

On fait les courses de ravitaillement avant de rejoindre l'hébergement du soir, qui est malheureusement du mauvais côté du village. Ce soir, c’est camping. Il y a pas mal de monde. Mais c’est normal, on est samedi soir. Les réunionnais adorent venir passer le week-end (et les vacances) dans les Hauts (comprendre : pas sur la côte) où il fait nettement plus frais. Et ils adorent les pique-niques. Enfin, pique-niques… Plutôt cuisine dans cocotes en fontes sur feux de bois. Pour préparer des caris (c’est ce qu’on mange dans les gîtes depuis le début de la rando) : du riz avec des viandes en sauce , des graines, souvent des lentilles des Cilaos, très réputées, des brèdes (des feuilles de légumes) et du rougail (un condiment préparé, souvent pimenté). Et c’est pour ça qu’on n’a pas réussi à trouver de gaz pour notre réchaud. Eux utilisent préférentiellement le feu de bois. Et d’ailleurs on a vu des foyers aménagés partout en balades.

On va se coucher. Demain réveil à 5h30. On espère que nos compagnons de camping ne feront pas trop de bruit car on a vraiment besoin d’une bonne nuit de sommeil. Il nous reste seulement 2 jours mais pas des moindres… 

Bilan de la nuit : on a été gênés par les voisins jusqu’à 23h. Puis par la Zumba Party qui a duré toute la nuit (c’était beaucoup plus loin dans le village mais tellement fort qu’on entendait la musique et le speaker). Et enfin par les coqs qui saluent l’aube dès 4h du matin. En résumé : parfait ! On part pour l’ascension du Piton des Neiges au taquet…

7ème jour : De Cilaos (1210m) au Piton des Neiges (3080m), 8h30, 2000 D+, 200D-

Cilaos au lever du jour.


Une des multiples pub pour la bière locale : la Dodo!!


Notre objectif tout la haut!!
La montée est longue… longue… longue…
Il nous faut faire au moins 1400 mètres de dénivelé positif pour atteindre le gîte et après quelques kilomètres de montée-descentes pour s’échauffer, on entame la vraie ascension. A flanc de montagne, très escarpée et interminable.
On profite de quelques belles vues sur Cilaos en montant.


Preuve à l’appui ça grimpe dur!!


Pour ma part, il nous restait encore 600m que je me suis senti vraiment mal, avec maux de tête, crise d’angoisse et faiblesse : une belle hypoglycémie ! Qui s’est résolue dès qu’on a mangé, mais qui m’a mis un bon coup au moral…

Pile à ce moment-là, alors que je reprenais des forces et que je me demandais comment grimper plus haut, des gens qui redescendaient ont vu qu’on portait notre tente et nous ont motivé à fond pour aller dormir carrément au sommet du piton. Ils n’avaient pas suffisamment de superlatifs pour nous décrire comme c’était génial. Oui, mais ça veut dire faire 600 m de dénivelé en plus aujourd’hui ! ce qui nous ferait une journée à 2000m D+… Mouais, c’est sûr que ça doit être bien mais on verra quand on sera arrivé au gîte.
Enfin notre Gite de la Caverne Dufour!!
On y arrive vers 14h, finalement pas si exténué. C’est sûr que c’était dur mais on sent qu’on n’est pas à bout de forces. On fait une bonne pause goûter et boissons chaudes et fraiches et vers 15h, nous repartons, direction le sommet !
Sous la pluie…
Elle s’est mise à tomber à peu près au moment de notre départ et nous accompagnera pendant nos 2 heures de montée supplémentaires. Nous avançons dans un espèce de brouillard, voyons à peine le sentier et certainement pas l’arrivée.
Mais d’un coup, ça y est, nous y sommes ! Nous installons vite la tente dans l’un des abris en pierre qui se trouvent sur la crête, afin de nous changer au sec, on s’installe dans nos duvets pour nous réchauffer.
Campement posé!


Vite des vêtement chauds!!
Et à peine ces préparatifs terminés, il nous semble qu’une petite éclaircie s’annonce. Nous ouvrons la tente pour voir et là…
C’est l’EMERVEILLEMENT!




Tout de suite, le camping est plus agréable


Nous sommes à plus de 3000 mètres d’altitude (3071 exactement), seuls au monde, et surplombons une magnifique mer de nuages.




Nous la verrons évoluer d’heure en heure, nous dévoilant peu à peu les montagnes et le relief environnant.




Heureux !!!!


Des moments magiques. 




Et pour finir en apothéose, le coucher de soleil!!! 
































Merci mille fois aux gens qui nous motivés pour monter, car nous ne l’aurions pas fait, et ça a été un des plus beaux moments de notre vie !
 
Un joli petit refuge pour une bonne nuit!!




Notre grotte pour la nuit.


Une nuit extraordinaire s’annonçait (sans coq pour nous réveiller notamment)... jusqu’à ce que des rats attaquent notre bouffe puis nos sacs et la tente une fois la nourriture rentrée dans la chambre. La nuit fut un peu courte. Rien n’est parfait !

8ème jour : Du Piton des Neiges à Bourg-Murat, 7h30, 80 D+, 1700 D-

Nous avons mis notre réveil à 4h30 du matin car le truc à faire au piton des neiges, c’est de regarder le lever du soleil, un autre moment magique. C’est surtout quasiment le seul moment de la journée où il n’y a pas de nuages. Or du piton des neiges, on a une vue sur preque toute l’île !
Dès 4h, nous entendons les gens arriver peu à peu. Eux ont dormi au gîte et sont partis à 3h en général. Nous, on est bien contents d’avoir fait la montée la veille. 




Le lever du soleil est très beau également et la vue splendide mais ça reste moins impressionnant que la veille.
Nous repartons tranquillement, après avoir attendu que la tente et les vêtements sèchent. Nous descendons les 600m pour arriver au gîte et nous avons déjà mal aux jambes.
 
Vue sur Cilaos 1800m en dessous


Vue sur le col du Taïbit (et Mafate derrière)


Vue sur le cirque de Salazie








Vue sur la plaine des Caffres, notre but de la journée. Et sur le piton de la fournaise au fond.


Vue sur la forêt de Belouve


On voit enfin le décor minéral du piton.


Et le gite sous le soleil!


On prend le petit-déjeuner au gîte et nous partons enfin pour Bourg-Murat vers 9h30. 
 
La descente est assez facile malgré un chemin caillouteux mais très longue également. Normal ! Il faut qu’on descende tout ce qu’on a monté hier ! Bourg-Mural est à 1400 mètres d’altitude.

Nous nous régalons de nouveaux paysages. Nous sommes en effet sur les « plaines », qui sont en fait de hauts plateaux à plus de 1000 mètres d’altitude, en pente douce et qui lient les 2 pitons (de la Fournaise et des Neiges). Nous évoluons dans une forêt primitive, qui n’est pas sans nous rappeler celle de la Nouvelle-Zélande.

On a réservé un gîte pour le soir. Et on tombe sur la perle rare : le monsieur, assez âgé, vient nous chercher à l’arrivée de la balade pour nous éviter plus de 5km sur le bitume. Il  nous emmène dans un resto le soir car nous n’avons plus rien à manger, et revient nous chercher après le repas. Génial pour nos jambes fatiguées ! Dommage qu’il ait gâché un peu ces bonnes actions en nous demandant après coup (et c’est là que le bât blesse) une participation financière aux trajets. Ça nous parait normal mais on aurait préféré ne pas être mis devant le fait accompli.

Bon de toutes façons, ça n’enlève rien au fait que le gîte est très correct, que nous mangeons extrêmement bien et copieusement (comme toujours ici) et que nos hôtes sont agréables. Un après-midi et une nuit réparateurs dont nous avions le plus grand besoin.

Nous sommes au pied du volcan de la Fournaise et le GR R2 continue par son ascension avant de descendre jusqu’à la mer, mais nous arrêtons là pour le moment. Nous sommes très contents de faire une pause. Nos jambes aussi. On reviendra plus tard…

Demain, bus pour revenir à saint Denis chez Mustapha au programme. Nous récupérerons nos kamels, puis partirons nous installer pour quelques jours dans le cirque de Salazie, le seul que nous ne connaissons pas encore.

Mais la Réunion, ça ressemble à quoi ? Petit topo géographique et climatique


Pour tous ceux qui (comme moi il n’y a pas longtemps) ont du mal à situer la Réunion, n’y connaissent pas grand-chose, ou simplement veulent un petit rappel :

La Réunion est une petite île tropicale située dans l’Océan Indien. 200km au Nord du tropique du Capricorne, 880 km à l’est de Madagascar.

Son plus proche voisin est l’île Maurice, à 200 km plus à l’Est. Ces 2 îles forment l’archipel des Mascareignes.  


Quand je dis que c’est une petite île, c’est vraiment une toute petite île : 2512 km2, soit 3 fois ½ plus petit que la Corse ! Elle fait environ 70 km du Nord au Sud et 55 km d’Est en Ouest.

C’est une île très jeune : elle a émergé des flots il y a 3 millions d’années seulement !

Elle est volcanique, située sur un point chaud (et non à la limite de 2 plaques, comme la Nouvelle Zélande : pas de tremblements de terre donc).

C’est l’activité de ce point chaud  (associé aux mouvements des plaques terrestres, mais ne rentrons pas trop dans les détails…) qui forme peu à peu les terres émergées : la Réunion grandit encore !

Elle est formée de 2 volcans : le Piton des Neiges, qui culmine à 3070m, est inactif depuis 100 000 ans. THE volcan, le piton de la Fournaise (2632m), crache, lui, ses laves presque tous les ans. C’est un des volcans les plus actifs au monde ! Mais il est de type effusif ; c’est beaucoup moins dangereux que les volcans explosifs. De plus, il est sous haute surveillance.

L’île s’organise autour de ces 2 sommets, qui coiffent une forêt tropicale verdoyante, veinée de rivières et de ravines.

C’est une île au relief tourmenté, très abrupt et en constante évolution car soumis à une érosion record. C’est cette érosion qui et à l’origine des fameux 3 cirques de l’île, que tout bon touriste va visiter. Ces 3 cirques (Mafate, Cilaos et Salazie) forment un trèfle autour du piton des Neiges.
Nous sommes dans les tropiques : il y a donc 2 saisons seulement ! L’été austral, de mai à octobre, est la saison sèche et plus fraiche (l’idéal pour les randonneurs) ; l’hiver austral, de novembre à avril, est humide et chaud, et la saison des cyclones !

Mais en fait, le climat est beaucoup plus compliqué que ça, du fait du relief important de l’île. De façon très schématique, on délimite 3 zones :
-       
            La côte est, dite « au vent » : c’est celle qui se prend toutes les intempéries qui arrivent de l’Océan Indien. Il pleut beaucoup, il y a beaucoup de vent, la végétation est luxuriante. Les côtes sont déchirées et plongent à pic dans l’océan : pas de plages de sable blanc !
-        
            La côte Ouest, « sous le vent » : elle est protégée par les montagnes. Il pleut beaucoup moins, il fait plus chaud, la végétation est de type savane, plus sèche. (enfin, pendant l’hiver austral, où il pleut moins normalement, il tombe quand même plus d’eau en 6 mois qu’en un an à Paris !) Là, on trouve quelques plages de sable blanc pour se baigner (mais gare aux requins !) et la fameuse barrière de corail.
-      
           Les Hauts (l’intérieur de l’île) sont souvent nuageux, il pleut beaucoup mais il fait plus frais ! A titre d’exemple, du côté de la Fournaise, il tombe 10 mètres d’eau par an !
S’ajoute à ça une multitude de micro-climats, chaque région ayant ses particularités.
Ce qu’il faut retenir, c’est :
-                           La présence des 2 pitons, qui organise l’île.
-                          De hautes plaines, à 1500 mètres d’altitude, en pente douce, font le lien entre ces 2 sommets.
-                          Les 3 cirques en trèfle autour du Piton des Neiges
-                          Le littoral, les « Bas », où se concentre une grande partie de la population.
-                          Un climat tropical, avec l’omniprésence de l’eau. Ces précipitations abondantes entraînent une érosion intense, à l’origine du relief déchiré de l’île, en constante évolution.

Pour finir, quelques données sur les habitants (quand même !) :
Si l’île est petite, elle est très peuplée avec 850 000 habitants environ. C’est un département français. Son chef-lieu est Saint-Denis, situé à l’extrême nord ; c’est là que nous avons atterri.

Son histoire est courte. Elle a été inhabitée jusqu’en 1650 ! Sa population est donc multiculturelle avec une première vague de colons français et leurs esclaves noirs, puis, après l’abolition de l’esclavage, une grosse immigration asiatique (là encore, je simplifie).

La langue la plus parlée est le Créole, basé sur le français, mais qui a mêlé des éléments de plein d’autres langues. Attention, il y a plein de Créoles différents à travers le monde : par exemple, les Martiniquais et les Réunionnais ne se comprennent presque pas ! Et nous, on ne comprend strictement rien ! Mais ils parlent tous français également.
Bon, je vais m’arrêter là. L’histoire de la Réunion est passionnante aussi mais ça suffit pour aujourd’hui !


Eloge funèbre

Il nous a quitté ce compagnon fidèle.

Nos premiers amours, nos premières aventures, il en est le témoin. Toujours là, avec nous, dans la famille, avec les copains, pour toutes nos randonnées et tous les évènements de notre vie.

Malgré les mauvais traitements que nous lui avons infligé, baignades, chutes, sable partout, il nous a servi sans faillir.

Jusque-là…

Oui, il est mort ce compagnon, et nous le pleurons.

RIP cher petit appareil photo. 

Nous aurons du mal à te remplacer.

PS : Vous l’avez peut-être compris, nous n’avons plus d’appareil photo. Nous sommes en train d’en chercher un autre mais nous sommes exigeants et ne voulons pas prendre n’importe quoi. On espère en avoir un de remplacement d’ici une semaine, mais jusque-là, les souvenirs seront dans nos têtes ! Et dans les récits bien sûr !

Une étape à Saint Denis et deux bonnes surprises



Nous sommes mardi.  Après 3h30 de bus, nous voilà de retour à  la pension Aissa à Saint-Denis. Nous y retrouvons nos sacs.

Et une première bonne surprise : Mustapha a fait installer Internet le temps de notre rando ! On peut enfin vous poster le début de notre voyage et prendre quelques nouvelles.

2ème bonne surprise : on retrouve Ingrid et François, les 2 baroudeurs super sympas que nous avions rencontré à notre arrivée (ceux qui nous ont cherché du gaz, vous vous rappelez ?). Ils quittent Saint Denis dans quelques jours pour aller s’installer… à Saint Leu ! Là où nous allons faire du wwoofing ! On va donc se suivre. Nous arriverons là-bas 2 jours après eux, car, si notre wwoofing ne commence que le 3 janvier, nous avions d’ores et déjà décidé d’établir notre campement au camping à la ferme de notre future hôte et de rayonner à partir de là pour le reste de notre séjour touristique.

Une coïncidence complète mais qui nous fait vraiment plaisir ! Ça nous donnera, je l’espère, l’occasion de faire mieux connaissance avec eux, car ils ont l’air vraiment sympas !

Coup de gueule : la série des dégâts matériels continue




Avant de vous raconter nos quelques jours dans le cirque de Salazie, un petit coup de gueule.
Sacrebleu de nom de dieu !! C’est bien la peine d’acheter une tente super chère, censée être haut de gamme, pour qu’elle pète par tous les bouts comme elle le fait !

Vous vous souvenez qu’on a un premier arceau qui a pété lorsqu’on était dans le cirque de Mafate ? Plus précisément, ce n’est pas l’arceau en lui-même qui avait cassé, c’est l’embout qui lie 2 morceaux d’arceaux entre eux et qui permet donc de monter la tente. Cela s’est passé exactement le 12 décembre. On avait cru à une erreur de notre part car c’est arrivé à un moment où François fourrageait dans l’auvent.

Mais 9 jours plus tard, en pleine nuit, tac ! Nous sommes réveillés en sursaut. Un 2ème embout pète exactement de la même façon, brisé net en son milieu.

Cette fois, le kit de réparation de la tente ne suffit plus. Après un essai infructueux de bricolage avec une canette, François réussit finalement à bricoler un tube de fortune avec un couvercle de boite de conserve (merci à Gui, le monsieur avec qui on partageait le camping à Ilet-à-Vidot, qui a décidé opportunément de manger un couscous en boite à 10h du matin).

La tente est un peu bancale mais ça a l’air de marcher.

Mais, le jour suivant, un troisième embout casse… Nous sommes le 22 décembre : 3 embouts en 10 jours, nous commençons vraiment à croire que la tente est en fin de vie… D’autant plus que nous avons également certaines des coutures qui lâchent.

Or elle nous a servi (en tout, avec les utilisations du monsieur avant nous, car nous l’avons acheté d’occasion) trente fois maximum ! Un peu court pour une tente de ce prix-là (500 euros neuve quand même !).

On est vraiment dépité, on n’ose plus utiliser notre tente. Elle est non seulement bancale, mais nous risquons à chaque instant que les arceaux démis déchirent la toile de tente…
Or on en avait encore vraiment besoin, ne serait-ce que chez Catherine, notre futur hôte de wwoofing, où nous étions censé enchaîner camping à la ferme puis wwoofing, le tout en tente.

On est en train de contacter Le Vieux Campeur pour voir comment faire. Des utilisateurs de cette tente ont d’ailleurs mis des commentaires sur leur site : mêmes mésaventures que nous, avec les arceaux qui pètent après une trentaine d’utilisation ! Défaut de fabrication ? pour des tentes hauts de gamme, ça craint…
Et en attendant, on loge dans une chambre du gîte de Catherine et on va essayer de se procurer des arceaux de remplacement.

Mais j'anticipe un peu, revenons au récit de nos quelques jours dans Salazie.

Le cirque de Salazie


Après ce petit coup de gueule, il est temps de vous raconter nos quelques jours dans le cirque de Salazie.


Nous y sommes arrivés après 3 correspondances de bus et 2 heures d’attente à Saint André. Quand on choisit de voyager par bus, il ne faut pas être trop pressé ! 





Nous avons trouvé un camping  à la ferme à Ilet-à-Vidot, au-dessus de Hellbourg. Nous prévoyons d’y passer 5 nuits. 





Quand nous arrivons, il y a déjà 2 messieurs et un couple. Tout ce petit monde est fort sympathique et nous bavardons bien, échangeant de bons plans balades, de petits trucs et astuces de campeurs-randonneurs et nous racontant nos histoires. Chouette !





Une menace de cyclones (2 !) pèse sur la Réunion, mais ils sont encore très loin. Pour l’instant, aucune raison de paniquer.





Jeudi 





Nous partons faire une première ballade : le but en est la source Manouilh, une source d’eau thermale  ferrugineuse chaude (31°C). Cette source rejoint un torrent impétueux avec de jolies cascades. Nous avons de beaux points de vue sur Hellbourg et le cirque, bref une chouette balade.





Cependant, nos jambes sont toujours douloureuses et même si nous profitons bien du bonheur de marcher avec un tout petit sac à dos très léger, nous commençons à saturer un peu des randos…





Notre balade fait une boucle qui passe par Hellbourg. Nous en profitons pour passer l’après-midi dans ce joli village.





C’est le seul village des DOM-TOM classé Plus Beau Village de France. Il est plein de cases créoles de toutes les couleurs. Pour notre culture, nous décidons d’aller à la visite de la Maison Folio. C’est une villa créole encore habitée. La famille organise des visites guidées de leur jardin ornemental et des pièces principales qu’ils ont agrémenté de mobilier typique de la Réunion. La visite est très enrichissante et très sympathique. On ressent l’amour de la famille pour leur maison et leur culture dans le discours de chacun, petit fils, fille et grand-mère. On y apprend par exemple que les premiers habitants des cirques furent les « marrons », terme donné aux esclaves qui fuyaient leur maîtres et qui s’y réfugiaient. Les noms des trois cirques sont par conséquent dérivés du malgache et autres langues africaines.





Pour rejoindre notre camping, nous passons devant les ruines des anciennes thermes. Elles se trouvent au fond d’une petite ravine. La ville s’est servie de ces dernières pour en faire un jardin d’agrément fort agréable. Ce sont ces thermes qui ont été à l’origine du développement historique du cirque de Salazie. Le gouverneur et les riches familles de l’île passaient alors leur été à HellBourg, pour y trouver l’air frais et les bains chauds. D’où la présence de ces multiples cases créoles dans le village. Malheureusement, un cyclone violent engendra un glissement de terrain qui boucha la source en 1946 et le Cirque de Salazie fut lentement abandonné au profit du Cirque de Cilaos où il y a aussi des sources thermales. 





Le soir, nous rencontrons des nouvelles personnes au camping, un couple de grands voyageurs assez âgés. Malheureusement, ce ne sont pas vraiment des personnes sympathiques, le mari surtout. Il ne peut pas parler 2 minutes sans émettre une critique négative. C’est très pénible. Ça fait 2 fois qu’on rencontre des gens comme ça. Ça fait partie des voyages aussi !





Vendredi





Aujourd’hui, direction le piton d’Anchaing. C’est un piton qui trône au milieu du cirque et qui du coup offre de belles vues sur tout le cirque. Nous débutons la randonnée vers 7h30 pour la terminer vers 11h30. La montée finale fut particulièrement à pic et nous a donné du fil à retordre. Cependant, ce genre de montée se fait bien plus rapidement sans nos sacs de randonnées. Le haut du piton est un petit plateau, nous en faisons le tour pour y apprécier les vues sur les différents coins du cirque. Pour le retour, en grands flemmards, nous nous épargnons les 5km de route grimpante pour rejoindre le camping en faisant du stop.





L’après-midi nous restons au camping pour un repos bien mérité. Sieste, lecture et sudoku au programme.





Samedi





Nous avions décidé la veille que cette journée serait une journée repos et organisation mais la matinée commence avec nos malheurs de tente. En effet, un deuxième raccord de l’arceau principal a cassé dans la nuit. N’ayant qu’un seul manchon de réparation, nous décidons de tenter une réparation type Mac Gyver. 





Nous achetons une cannette et de la glue à la boutique en haut du chemin. Nous découpons une languette dans le tour de la canette que nous roulons sur elle-même. Cela nous fournit un mini tube qui, inséré au centre, servira de support pour recoller les deux bout de chaque raccord cassé. Une fois la colle séchée, tout content que cela marche, nous remontons la tente. Mais à peine l’arceau mis en tension, notre réparation cède comme une brindille. Dépités, nous essayons désespérément de trouver une autre solution. Ayant collé les morceaux de canette avec de la glue, il est illusoire d’envisager de remettre un tuteur plus solide à l’intérieur de des raccords. Nous envisageons alors de bricoler un autre manchon réparateur. C’est à cet instant, vers dix heures du matin, que Guy, un randonneur du camping, eu la très bonne idée de se cuisiner un couscous en boite. Nous récupérons le couvercle de la boite de conserve, et nous le roulons sur lui-même pour en faire notre deuxième manchon. La deuxième tentative sera la bonne. Nous remontons la tente et… Bon, la tente prend une allure un peu bancale, mais cette fois ça tiens ! Ouf !





Du coup, nous partons à Hellbourg et nous installons dans un cybercafé que nous avions repéré. Très joli cybercafé, qui se situe en fait dans un hôtel-restaurant. Encore une belle case créole. Les gérants sont très sympas car lorsque nous arrivons, ils font leur pause. Malgré cela ils acceptent de nous recevoir et même de nous servir des cafés et une excellente tarte à la noix de coco. Nous profitons de ces quelques heures d’internet pour organiser la suite de notre voyage, que ce soit à la Réunion ou pour notre retour  en métropole. Nous avançons bien et finissons la journée satisfaits !





Dimanche





C’est notre dernière journée. Et on a quand même envie de faire une grosse rando. Celle qu’on voulait faire est fermée (le trou de fer). Nous nous rabattons sur la montée au gîte de Bélouve et redescente par le cap  Anglais, en passant par la forêt primaire de Bélouve. C’est une rando annoncée en 7h30, que nous ferons un peu plus rapidement mais au prix de jambes douloureuses sur la fin. Nous nous régalons : la journée est superbe, fraiche et ensoleillée. J’apprécie particulièrement le début du sentier, encadré d’hortensias blancs. Les points de vue sont magnifiques, que ce soit au gîte de Bélouve ou au Cap anglais, où nous déjeunons. Nous y arrivons juste avant les nuages. Parfait !





Et vous savez quoi ? On a des photos ! Car on vient de réaliser que le téléphone de François a un appareil photo… Nous, lents ? Pas du tout !













Le piton d'Anchaing, où nous étions 2 jours avant


L’installation à Saint-Leu



Lundi matin, c’est le départ pour Saint Leu, sur la côte ouest, où nous allons finir notre séjour réunionnais. Nous profitons en effet du gîte de Catherine, notre hôte de wwoofing, pour établir un campement de base. Nous en avons marre de nous trimbaler tout le temps nos gros sacs. Mais nous ne commencerons le wwoofing que dans 10 jours. Pour l’instant, nous continuons à faire du tourisme.
 
Le bus nous dépose en ville en fin de matinée. Nous faisons quelques courses et François (vous savez, ceux qu’on a rencontré à Saint Denis et qui sont allés, par hasard, s’installer dans l’autre chambre du gîte de Catherine !) vient nous chercher en voiture. Heureusement car la route est encore longue : pour monter au gîte, il y a 600 mètres d’altitude à gravir en une petite dizaine de kilomètres et 50 lacets serrés environ !
A l’arrivée, un véritable enchantement nous attend : la maison, tout en bois, se dresse au-dessus de la mer telle un navire. C’est beau et c’est un endroit où l’on se sent tout de suite bien.
Voici quelques photos mais nous en ferons des mieux quand nous aurons commencé le wwoofing.
Notre chambre au gîte


L'escalier d'accès au gïte


Le boucan : c'est la cuisine extérieure du gîte, que nous partageons donc avec François et Ingrid




Autre vue du boucan
Le kiosque, en cours de fabrication



Vue de la maison quand on arrive
Les habitants arrivent peu à peu et nous sommes fort étonnés par leur nombre ! Car si Catherine vit ici avec sa plus jeune fille, elles sont loin d’être seules. Actuellement, elles ont  5 wwoofers avec elles ! Et ce sont tous des wwoofers « longue durée », qui sont là depuis déjà plusieurs mois. C’est la situation la plus courante ici. Mais nous reparlerons de tout ça plus tard.
Sachez cependant qu’ils nous invités à dîner avec eux le soir même afin de faire connaissance. Nous sommes extrêmement bien accueillis.
 
Demain c’est le 24. Nous avions pensé passer le réveillon de Noël juste tous les deux. Mais quand ils nous proposent de venir avec eux passer la nuit sur la plage, nous n’hésitons pas longtemps !


Un Noël pas comme les autres



C’est l’été !
Et qui dit été à la Réunion dit… plages !
C’est Noël ? Ben et alors ? Pas de problème, on va passer Noël à la plage !


Pour nous, ça fait vraiment bizarre. Ce n’est pas l’ambiance habituelle. Mais c’est ça qui est chouette !
On remplit le camion de tout ce qu’il nous faut, on s’entasse dedans et c’est parti ! 

On installe le campement à la plage, un peu en retrait, sous les arbres. Nous ne sommes pas seuls mais c’est loin d’être l’affluence. Les gens viennent surtout sur la plage au Nouvel An.
On allume le feu de bois pour griller des sardines et des camarons (ce sont de grosses crevettes). Nous avons des salades, dont une salade de mangues vertes surprenante et délicieuse, des rillettes de sardines (maison !), un chocisson, un gâteau-patate (j’ai toutes les recettes pour ceux que ça intéresse !). Et on a plein de fruits bien sûr ! 

Je passe une excellente soirée, pleine de discussions sérieuses et de bavardages futiles, de découverte de cette petite communauté, de chants, de musique, bref une soirée de Noël… comme les autres ! Non ?
François, lui, ne trouve pas ce soir-là sa place parmi tous ces gens, le pays est un peu loin…
Nous nous endormons sous les étoiles, sommes réveillés par le soleil, nous promenons sur la plage, prenons un bon petit-déjeuner, et rentrons tranquillement à la maison.








Une journée à Cilaos



Parmi les randonnées possibles dans les cirques, une dernière nous tenait à cœur, car vivement conseillée à plusieurs reprises : dans le cirque de Cilaos, la randonnée de la Chapelle. Nous décidons de faire une excursion là-bas sur une journée.

Nous partons donc aux aurores (à 4h30) pour prendre le premier bus de la journée. 

Après 3h de bus et une correspondance à Saint Louis, nous arrivons à Cilaos. Nous partons tout de suite en randonnée pour profiter du beau temps matinal de la Réunion. 
Après une forte descente et un changement de ravine, nous arrivons dans une petite vallée encaissée. 
Avant d'arriver


La Chapelle apparaît dans le fond
Nous remontons le cours d’eau et le traversons plusieurs fois pour atteindre une faille. C’est là que sort le ruisseau. A partir de là, nous enfilons nos maillots de bain car la suite se fait à gué. Nous atteignons le fond de la faille et une cascade. 
 
C’est l’endroit nommé la Chapelle. On comprend pourquoi. Le moment est magique. Les jeux de lumières qui filtrent par le haut de la faille 300m au-dessus de nos têtes nous emplissent d’émotions.













Nous trouvons ensuite une petite piscine naturelle pour y faire un plongeon bienfaiteur avant notre pique-nique. 






Nous remontons vers le village de Cilaos où nous avons prévu de faire un peu de tourisme de ville. La remonté est assez costaude et François est pris d’un gros coup de mou sur toute la dernière montée.

Dès l'arrivée, nous nous jetons donc sur un petit café/viennoiseries salutaire. Nous faisons une petite balade dans les rues de Cilaos jusqu’à la Mare à Jonc avant d’aller découvrir une spécialité du cirque : le Jour de Cilaos, de la broderie fait main. Nous allons pour cela à la maison de la broderie où des brodeuses exposent nous expliquent leur travail. 








Nous souhaitions finir notre tour de Cilaos par la découverte du vin local en visitant le chai de Cilaos, mais pas de chance, ce dernier était fermé pour les vacances.
Nous repartons vers 15h40 de Cilaos pour 3h30 de voyage et revenir dans notre chambre. Au final, super journée.

Shopping et tourisme à la plage


Nous avons maintenant envie de découvrir les autres aspects de la Réunion, notamment la côte Ouest et ses fameux marchés.

Vendredi, nous prenons donc le bus direction Saint Paul, un peu au Nord de Saint-Leu. Le marché artisanal est très sympa, nous nous chargeons d’achats. Du coup, on prend bien chaud pour aller visiter le cimetière marin, puis pour aller à l’autre bout de la ville acheter un nouvel appareil photo. Mais ça y est ! On a à nouveau un appareil ! Il fait de moins belles photos que le précédent mais il faut peut-être qu’on apprenne à l’utiliser. En tout cas, je suis bien contente !
 
Des statuettes sur le bords de mer de Saint Paul


Le marché de Saint Paul, vu de la jetée


Le cimetière marin




L'étang de Saint Paul

Le lendemain, nous partons à Saint Pierre, au Sud cette fois. Le marché est immense, notamment la partie vente de fruits et légumes. Nous nous baladons ensuite sur les bords de mer, c’est très sympa, malgré une chaleur écrasante. Puis sur conseil de notre guide, nous allons visiter le quartier pêcheur de Terre Sainte. Nous sommes un peu déçus. Enfin, nous nous rendons à Décathlon, où nous achetons un kit d’arceaux de remplacement pour notre tente.
Les vues de la mer de Saint Pierre




La mairie de Saint Pierre


Le temple chinois de Saint Pierre
Dimanche, journée repos. De toute façon, il fait mauvais temps. Nous montons et essayons les nouveaux arceaux sur la tente. Ça marche ! Ouf !Ils sont assez lourds, certainement pas très solides, ils ne rentrent pas dans notre sac de tente, mais malgré ça, ils permettent à la tente de tenir debout, ce qui est un net progrès. 

On ne partira pas en rando avec, mais pour l’instant, en solution provisoire, ça nous va très bien.

On avait prévu de remettre le blog à jour mais finalement, on discute toute la journée avec François et Ingrid. Ils sont vraiment supers et nous sommes ravis de pouvoir faire mieux leur connaissance. Nous prévoyons d’ailleurs le réveillon du Nouvel An avec eux, ainsi qu’avec un de leurs couples d’amis, en vacances ici,  et leur petite fille de 18 mois… sur la plage bien sûr !

Un cyclone est annoncé pour jeudi ou vendredi prochain. Celui-là a l’air de réellement se diriger vers nous contrairement aux deux précédents. Ça ne nous arrange pas vraiment car nous avons loué une voiture à partir de demain et jusqu’à vendredi matin normalement. Bon, on verra bien…


A la découverte du Sud sauvage et d’une puissance de la nature : le Volcan



Pour parfaire notre découverte de la Réunion, nous avons décidé de louer une voiture pendant les quatre derniers jours, avant le début du wwoofing. Lundi matin, on récupère la voiture à l’ouverture à 8h et nous partons illico le long de la côte vers le Sud sauvage.

A cause du cyclone qui risque d’arriver avant la fin de la semaine, on fonce voir le plus de choses possibles.
Premier arrêt à la rivière Langevin. C’est une rivière jonché de belles cascades et de bassins de baignade.
Nous poussons tout au bout de la route qui remonte la rivière pour aller voir la plus prestigieuse des cascades de cette rivière : la cascade de Grand Galet. Magnifique !
Puis nous décidons de profiter du beau temps de fin de matinée pour nous baigner dans un des gros et grand bassin de cette rivière, juste en dessous de la cascade. 




Petit pique-nique sympathique pour terminer la matinée puis on reprend la route. 
Premier arrêt à Cap méchant, une formation de lave qui avance dans la mer. 
Deuxième arrêt, Saint Philipe et visite d’une petite production de vanille : l’Escale Bleue. On y apprend l’autofécondation assistée de la fleur, la récolte, le séchage, et la maturation des gousses de vanilles. Puis un petit plus : le producteur nous explique qu’il a aussi développé un autre mode de maturation/conservation des gousses qui donnent des gousses plus grosses et plus aromatisées. Bon, il nous a bien vendu son produit et du coup on lui en a acheté. On verra bien si c’est si délicieux que ça.


On continue notre tour du Sud par la anse des cascades (qui porte bien son nom) au bord de mer avec un petit port de pêche à la barque. 
Puis nous arrivons aux multiples coulées de lave que nous traversons.






Pour finir la journée, nous nous arrêtons voir deux églises. A Sainte Anne, une église a été miraculeusement épargnée, de justesse, par une coulée de lave. Puis l’église de Sainte Rose à la décoration meringuée.
Avec tout cela, l’heure tourne et il est grand temps de se diriger vers le volcan pour monter le campement avant la tombée de la nuit. Nous avons juste le temps de voir un très beau coucher de soleil au-dessus de Bourg Murat avant de trouver le campement idéal, tout juste avant la nuit noire. 
Le lendemain, réveil à 2h30 du matin pour commencer la randonnée très tôt, pour éviter de se retrouver dans la fournaise sous un soleil de plomb et aucune ombre. Nous débutons la marche un peu avant 4h, dans le brouillard. 

Malheureusement, le temps reste mauvais (mélange de brouillard, de bruine et de pluie) mais cela reste très impressionnant. On a l’impression que le volcan vient juste de cracher sa lave (ce qui est un peu vrai, dernière éruption en 2010) et que nous marchons sur une croute à peine séchée. Au sommet, nous manquons une petite éclaircie. On reste ¾ d’heure : on voit 2 fois le fond du cratère pendant 15 secondes. 






 


On serait bien resté plus longtemps mais le froid nous pousse à redescendre. A la descente, le temps est plus dégagé (les nuages s’arrêtent sur le sommet). Cela nous permet de voir le rempart de l’enclos du volcan, et d’autres formations volcaniques que nous n’avions pas vues dans la nuit noire. 

La ballade terminée, nous reprenons la voiture en sens inverse et découvrons la magnifique plaine des sables et le début de la ravine de la rivière Langevin.









Après ça, on est crevé. Du coup, petite sieste dans les sous-bois avant de faire les courses pour le réveillon du soir sur la route en redescendant sur la côte. Puis on rentre au gîte où on retrouve Ingrid, François, Vanessa, David et Sacha, nos compagnons de réveillon.


Un réveillon de Nouvel An à vivre une fois dans sa vie


Nous passons le réveillon du nouvel an en compagnie de François et Ingrid, mais aussi avec Vanessa et David, un couple d’amis métropolitains de François et Ingrid, en vacances à la Réunion, et leur fille Sacha, 18 mois.
François et... François


Vaneesa, Sacha et Ingrid
Nous allons au cœur même de l’action, sur la plage de l’Ermitage, près de Saint-Gilles. C’est « the place to be » pour la jeunesse réunionnaise. Pas trop notre truc a priori mais c’est l’occasion de faire des trucs dépaysant. Et surtout, un concert de Chinese Man est annoncé. De quoi nous faire foncer sans hésiter !

Quand nous arrivons, vers 18h, nous avons du mal à en croire nos yeux. Il y a un monde de folie. Toutes les générations sont présentes. Les gens sont installés comme s’ils étaient là depuis des jours (c’est d’ailleurs parfois le cas). Sous les arbres, en bordure de la plage, des campements de malades sont installés, avec tentes, barbeucs, groupe électrogène, frigos, musique à fond… ce qui permet d’ailleurs de changer d’ambiance à volonté, en se déplaçant de 2 mètres.

En gros, les créoles emmènent leur maison avec eux. Sur la plage, l’ambiance est plus jeune. Il n’y a pas un espace de libre. Pire que le cap d’Agde à 15h en été !
Mais l’ambiance est conviviale. Tout le monde finit par trouver une place, sans tension. Et puis on observe un magnifique couché de soleil en bonus!

Les couleurs sont un peu exagérées par notre appareil mais c'était vraiment beau!


On retrouve rapidement, mais par hasard, Anna, une wwoofeuse de chez Catherine, son compagnon gaël et un de leur copain, Raphaël. Ils nous font une petite place à côté d’eux.
Gaël, Raphaël et David
Et c’est parti pour l’Apéro ! Nous sommes juste à côté du bar où doit avoir lieu le concert. Le prix à payer est un passage constant et beaucoup beaucoup de bruit. Du coup pou Sacha, après quelques heures, ça devient un peu difficile, elle n’arrive pas du tout à dormir. David et Vanessa souhaitent qu’on change d’endroit. On déménage au bout de la plage. C’est beaucoup plus calme.

Du coup, on arrive mieux à bavarder, et à faite connaissance avec David et Vanessa, qui sont très intéressant, eux aussi, et avec qui nous avons beaucoup de point communs. Ç nouveau une belle rencontre et des gens que j’aimerais vraiment revoir en métropole ! En plus, leur fille est une super petite fille !
La soirée se déroule avec bonheur.

A minuit, c’est l’apothéose. Magnifique lâcher de lanternes et feux d’artifice amateurs partout. C’est féérique et à vivre !




Allez un point négatif : nous n’avons pas entendu chinese man finalement. Soit ils ne sont pas venus, soit on ne pouvait pas les entendre… dommage. Ce sera pour une prochaine fois !
Nous retournons au gîte à 4h du matin, alors que la pluie commence à tomber.
Le cyclone est en train d’arriver. Il nous a juste laissé le temps de faire un bon réveillon.


Tout va bien!! Ne vous en faites pas.

Bonjour à tous!

Bejisa est partie, aucun problème pour nous. C'était très impressionnant, mais aucune destruction matérielle majeure. Le jardin a bien souffert, cela va occuper une bonne partie de nos journée de wwoofing. On attend avec impatience le soleil pour faire sécher tout ce qui est trempé. Avec un tel vent, l'eau rentre par tous les petits interstices et du coup on vit un peu dans l'humidité. mais on vient de récupérer l'eau et l’électricité !

Bientôt de nouveaux articles sur nos péripéties et nos réveillons réunionnais!
En attendant, nous vous souhaitons à tous une excellente année 2014 !

Le cyclone

Un cyclone est en approche. Il arrivera d’ici 24 heures environ. Il s’agit d’être prêt.
But des opérations : tout fermer le plus hermétiquement possible - la maison principale, le gîte, et le hangar, où dorment les wwoofers. Bien sûr, personne ne reste en tente. Beaucoup trop dangereux !
Nous passons la journée à clouer, renforcer, mettre des planches. Bien sûr aussi à mettre à l’abri tous les animaux, les plantes, nous ! 

Nous chargeons nos portables à fond, vérifions les piles des lampes frontales et autres lampes de poche, et surtout faisons des réserves d’eau potable (l’eau est toujours coupée plusieurs jours après un cyclone, et reste de toutes façons imbuvable pendant quelques temps, trop chargée en boues, métaux lourds etc) et de nourriture. Impossible de savoir quand nous pourrons redescendre en ville, quand reviendra l’électricité, l’eau…

Nous mettons donc toutes nos affaires dans le hangar, plein d’eau et de nourriture. Mais ça nous inquiète  (et quand je dis nous, c’est l’ensemble des wwoofers) : il n’est pas à côté de la maison, il y a une ravine à traverser, qui risque d’être impraticable dès le début de la pluie, il est en tôles, sans ouverture, sans lumière, sans toilette ! De plus, nous revenons à notre instinct primaire, le grégarisme, et avons envie d’être tous ensemble dans la maison. 

Autre sujet d’inquiétude : la voiture que nous avons louée. Nous n’avons aucune envie de l’avoir avec nous pendant le cyclone !! En plus nous sommes censés la rendre vendredi matin, ce qui s’avèrera très probablement impossible. Pas envie qu’elle soit abîmée, pas envie de payer des jours en plus. Et le gars, que nous avons appelé ce matin malgré le jour férié, n’a pas l’air très compréhensif… Malgré tout, nous le rappelons en fin d’après-midi et là, il semble beaucoup plus paniqué par le cyclone. Il est justement au garage en train de faire les préparatifs. Il accepte que nous lui ramenions la voiture ! Ouf !
Encore une fois merci François et Ingrid, qui nous remontent ensuite chez Catherine !

Puis c’est l’attente. Le temps est très inquiétant. Pour la première fois depuis que nous sommes à la Réunion, il n’y a pas un brin de vent. Il règne un calme incroyable. On n’entend plus rien, même pas les oiseaux. L’expression « le calme avant la tempête » prend tout son sens.
Nous écoutons la radio et guettons l’approche du cyclone. Les gens sont très inquiets, le cyclone va passer presque sur la réunion et promet d’être particulièrement violent.

Nous allons dormir au hangar. La pluie débute dans la nuit.

Jeudi matin, le cyclone n’est pas encore là mais l’alerte rouge (interdiction de sortir) est mise en place vers 10h. Nous rejoignons la maison. Nous sommes là, tous les 10.
Le cyclone arrive vers la mi-journée. Le vent est incroyablement fort, la pluie torrentielle. Nous observons les dégâts de la salle de méditation, par les grandes baies vitrées. Wahou ! Nous ne voyons pas très loin car nous sommes dans les nuages, mais on peut quand même apercevoir les arbres ballottés comme des brins d’herbes et les tôles du hangar du voisin qui commencent à se défaire. 




 
L’eau et l’électricité se coupent l’une après l’autre. Nous espérons que la maison tienne le coup. Nous captons encore parfois la radio : certains n’ont déjà plus de toit, nous entendons parler d’inondations sur les côtes, de vent à plus de 200km/h. Ambiance bizarre. Mais quelque part, nous sommes presque soulagés qu’il soit enfin là. On peut enfin mettre une image sur ce que c’est. L’attente était pire.

Dans l’après-midi, les multitudes de petites fuites d’eau rende la maison de plus en plus humide. Dans la soirée, par deux fois l’eau s’infiltre fortement dans la salle à manger. Catherine doit à chaque fois sortir déboucher l’évacuation d’eau responsable et nous écopons une dizaine de litres d’eau. Vers 19h, à la tombée de la nuit, une accalmie nous permet de sortir voir les premiers dégâts. Déjà plein d’arbres et de bananiers sont par terre. Ingrid et François font face à plusieurs fuites du toit et des murs dans le gîte. Ils ont dû changer de chambre et déplacer plusieurs matelas pour éviter qu’ils ne se mouillent trop. Puis on s’aperçoit qu’une porte du hangar s’est ouverte et que la bâche est en train de sortir dehors. Une expédition nous permet de la refermer mais le matelas d’Edouard est complètement trempé. Ici aussi l’eau s’est infiltrée à de nombreux endroits et notre matelas comme celui de Marie et Jérémy sont trempés. Seuls deux matelas sont à peu près secs. Heureusement, nous avions emporté nos duvets chez Catherine.

La nuit tombe et nous pensons alors que tout devrait se calmer progressivement dans la nuit. Edouard et Sophie trouve le courage d’aller redormir dans le hangar. Marie, Jérémy et nous deux décidons de rester dans la maison. Nous nous couchons dans le gîte dans nos duvets. Dans la nuit, le cyclone repart de plus belle et nous sommes réveillés par de très grosses bourrasques de vent. Pas de quoi nous empêcher de nous rendormir quand même.

Au petit matin, il pleut encore beaucoup mais le vent s’est beaucoup calmé. On apprend que l’alerte rouge est levée. Le jardin est dévasté, plein d’arbres sont à terre. D’autres n’ont plus de feuilles. Un tapis de débris végétaux recouvre le sol. Le vent a tellement rabattu la végétation qu’on peut voir bien plus loin qu’avant.
Dans la journée, un groupe part à La Chaloupe puis à Saint Leu pour voir s’il n’y a pas trop de dégâts et refaire le plein de vivres et d’eau potable. Un autre commence à s’occuper des arbres et bananiers cassés en plein milieu des chemins. Le bout du parking devient vite un cimetière à bananier. On a dû en couper une quarantaine. Le point positif, c’est qu’en les coupant à la base, ils devraient repartir très rapidement, climat tropical oblige. En quelques heures même, on aperçoit une nouvelle pousse de 4/5cm au centre du tronc coupé. Par contre, on travaille encore sous une pluie assez intense par moment et l’humidité commence à devenir pesante.

Le surlendemain, enfin le retour du soleil !!! Quel plaisir de sentir sa douce chaleur !! Nous passons encore toute la journée à effacer les traces du cyclone en élaguant les arbres tombés, coupant les bananiers, balayant les débris végétaux et réparant les barrières tombées ou les tuyauteries arrachées.
Le paysage reprend forme. Nous avons eu de la chance, les dégâts sont mineurs. Par contre, toutes les bananes, toutes les mangues, tous les avocats, tous les fruits de la passion sont à terre. On va pouvoir en faire murir une partie mais la récolte est fichue.
avant de jeter les bananier on récupère les régimes qui pourront murir plus tard


un parmi la dizaine d'arbres qui sont tombés


Jérémy en plein bucheronnage


Vue la ravine dévastée sous le hangar
C’est pareil dans toute l’île : les orgies de fruits sont finies, car les prix vont monter en flèche ! Bon, on en a bien profité avant…

En conclusion, une expérience intense, comme beaucoup d’autres que nous avons vécu depuis le début de ce voyage. Elle restera quand même l’une des plus effrayantes !

Vivre et wwoofer chez Catherine



Il est maintenant largement temps de vous présenter les gens que l’on a rencontré chez Catherine, car comme vous l’avez peut-être compris à travers nos récits, chez Catherine, ce n’est pas seulement, Catherine et sa fille Maya, 17 ans, mais toute une petite communauté qui les entoure.

Quand on a commencé le wwoofing vivaient chez Catherine :
-         
                                    Edouard, la soixantaine, guadeloupéen, illustrateur de métier, wwoofer chez Catherine depuis plusieurs mois, membre d’un ashram à la Réunion pendant un an avant d’atterrir ici.


-                                 Anna, 22 ou 23 ans, de la métropole, chômeuse, wwoofeuse chez Catherine depuis plusieurs mois. En fait, elle arrête le wwoofing à peu près au moment où on commence mais reste habiter chez Catherine contre un petit loyer. Elle veut, entre autres, avoir plus de temps pour préparer un dossier pour une formation en huiles essentielles, et passer du temps avec son copain, tisaneur (il cultive et/ou cueille des herbes à tisane qu’il commercialise) dans le cirque de Cilaos. 


-                                 Marie et Jérémy, un couple de 25 ans environ, saisonniers en métropole, chômeurs, wwoofers chez Catherine depuis un mois et partis pour un an de voyage dans l’océan indien et en Asie.


-                                 Ludo, un vrai réunionnais, le copain de Maya, qui a 20 ans environ et est en formation paysagiste, mais qui veut faire une formation bucheronnage en Lozère à partir de septembre prochain. Il aide beaucoup pour l’entretien du jardin de Catherine et pour les diverses constructions. Il vit quasiment ici.


-                                 Sophie, 32 ans, journaliste spécialisée dans l’écologie, vit à Paris, en vacances pour 3 semaines à La Réunion et qui commence le wwoofing presqu’en même temps que nous et pour la même période.



Nous en arrivons à Catherine, notre hôtesse. Un vrai personnage. Outre la location de 3 petites maisons sur son terrain, la gestion (assez récente il faut le dire) d’un gîte, les nombreuses constructions et autres projets qu’elle réalise avec ses wwoofers, elle est aussi psychothérapeute naturopathe tous les après-midis. Elle ne s’ennuie pas un instant !

Elle a beaucoup de convictions (végétarienne, croit à la puissance de l’esprit, s’intéresse au biodynamisme et plein d’autres choses dont on ne peut absolument pas parler en quelques lignes). Elle aime faire bouger les gens, les amener à penser un peu différemment ou en tout cas à se remettre en question.
Dans le peu de temps qu’on a passé avec elle, elle nous a fait découvrir des outils de communication passionnants (que nous partagerons volontiers avec tous ceux que ça intéresse).

Malheureusement, elle est aussi pleine de contradictions, avec notamment de gros écarts entre le discours qu’elle tient et la façon dont elle agit au quotidien. Un exemple ? Dire que « l’on est ce qu’on mange » (donc manger des cadavres d’animaux qui ont souffert au mieux lors de l’abattage, au pire toute leur vie - penser aux poulets élevés en batterie pour l’exemple le plus flagrant- est nocif pour la santé du corps et de l’esprit)  et acheter du poulet bas de gamme à Leader Price ! Certes, elle, elle ne le mange pas, mais quand même ! Elle aussi, elle cautionne le système !

A nos yeux, ça gâche le discours : on a forcément plus de mal à adhérer à ce qu’elle nous dit…
On aura de toute façon passé trop peu de temps avec elle car notre période de wwoofing s’étend du 2 janvier (juste après le cyclone) au 17 janvier alors qu’elle part en vacances avec Maya, sa fille, et Anna, la wwoofeuse, à l’île Maurice du 8 au 18 janvier.
C’est dommage car je pense qu’on aurait pu partager beaucoup plus de choses avec elle et parler aussi de ces contradictions qui nous gênent, en débattre. Tant pis ! Ce sera pour une prochaine fois peut-être.

Au niveau du boulot qu’on fait chez elle, les horaires de travail sont plus que corrects. Nous travaillons le matin, de 6h30 à  midi environ et nous avons tous nos après-midi de libres, ainsi que les samedi et dimanche toute la journée.

Les repas sont pris en commun. Les motivés font la cuisine. J’ai adoré : pas de plan préétabli, chacun fait le plat qu’il a envie, on pose le tout sur la table, et chacun fait l’assiette qui lui plait. C’est sans contrainte, bon, varié et ça m’a donné plein d’idées de recettes !

Les tâches qu‘on a réalisées ont aussi été très variées. Avant que Catherine ne parte en vacances, nous avons surtout remis en état le jardin, dévasté par le cyclone.

Nous sommes aussi allés aider un de ses amis, assez âgé, à nettoyer son terrain. Chez lui, nous avons goûté de la fleur de sucre de canne, c’est incroyablement bon, plein de miels locaux excellents (litchis, bois de rose), bref d’un bout à l’autre, le repas qu’il nous a offert en remerciement de notre travail était délicieux ! Et accompagné d’eau dynamisée, une eau vortexée plusieurs fois de suite et censée avoir des propriétés bienfaisantes sur le corps et l’esprit. Moi je l’ai trouvé vraiment différente, beaucoup plus épaisse et particulièrement bonne, François pas du tout.

Les 2 derniers jours avant le départ de Catherine, les gars se sont occupés de la réparation (du rafistolage devrait-on dire plutôt) du toit en tôles d’une des locataires, qui fuyait depuis le cyclone. 



Nous, les filles, nous sommes allés nous occuper du potager. Il est en construction. C’est surtout Marie et Anna qui s’en occupent depuis plusieurs semaines. Après un énorme travail de débroussaillage (et songez que tout repousse extrêmement vite dans les tropiques !), elles avaient enfin commencé à planter. Nous avons continué ce travail, en autonomie complète. L’avantage : nous avons le droit de prendre (presque) toutes les initiatives que nous voulons. L’inconvénient : nous n’y connaissons rien et avons donc l’impression de faire un boulot sans queue  ni tête. Bon, Catherine n’y connait pas grand-chose non plus, le jardinage, ça n’est pas sa tasse de thé. Elle verra si des légumes poussent… Je n’en suis pas persuadée.


Pendant ses vacances, Catherine nous charge de la poursuite d’un chantier de construction dans une des maisons qu’elle a sur son terrain et qu’elle souhaite louer. Il s’agit de démonter partiellement la pseudo-terrasse existante, très dangereuse, et d’en construire une autre, de démonter une fenêtre existante et d’en placer une autre plus haut dans le mur pour amener plus de lumière, de poncer et traiter tous les poteaux en bois intérieurs-extérieurs, de faire la déco intérieure et extérieure etc. Nous avons plus de travail que nous ne pouvons en faire pendant 10 jours, même à 6 (plus Ludo, qui lui, va faire du débroussaillage et du tronçonnage dans le terrain). Ce qui veut dire que nous avons le droit de faire ce qui nous plait en priorité. Elle nous fait confiance et nous laisse complètement autonomes. C’est très agréable !

Ce qu’on nous avons réellement fait :
-          Démontage d’une partie de la terrasse et consolidation de ce qu’on a laissé.
-          Consolidation de l’escalier extérieur
-          Montage de 2 poteaux de structure de la terrasse (pied coulé dans du ciment) ainsi que le montage des poteaux « planchers »




-          Démontage et remontage de la fenêtre et peinture de ce pan de mur


-          Traitement fongicide et peinture ou lazure des murs intérieurs
-          Mise en place d’un poulailler de luxe pour la poule de Catherine qui était sans abri depuis le cyclone (ça, c’était de notre propre initiative et c’était super !)






-          Notre œuvre à François et moi : une mosaïque de carrelage pour le plan de travail de la cuisine. Bon, même si c’est beau, a posteriori, je ne vous conseille pas de faire ça pour un plan de travail : la surface formée par les petits carreaux est quelque peu irrégulière !



C’était 10 jours de travail plutôt sympa, dans une bonne ambiance et on a acquis certaines compétences. Pas assez cependant au goût de François, qui a souffert du travail avec des outils peu adaptés et une construction qui reste quand même de bric et de broc. Surtout qu’on manquait d’un avis éclairé : c’est la contrepartie de l’autonomie. On fait des erreurs !

Et les après-midi, qu’avons-nous fait ? Pas mal de discussions entre nous, visionnage de documentaires, quelques excursions (assez peu en fait), et beaucoup de cuisine pour moi. On avait toutes les bananes et mangues tombées lors du cyclone qui murissaient et il fallait en faire quelque chose : je me suis déchaînée en compotes, confitures, tartes et crumbles. C’était chouette ! Mais pas très bon pour la ligne… J’ai bien vite repris les quelques kilos que j’avais perdu lors des randos !





Nos dernières excursions



Lundi après-midi post cyclone. Nous venons de finir le chantier solidaire chez l’ami de Catherine. Les autres vont faire diverses courses à Saint-Pierre. Nous demandons à être déposés à Saint-Leu pour aller visiter Kelonia, un centre de découverte de la tortue marine.

Une tortue imbriquée


Nous y passons 2 heures agréables. Après avoir suivi la visite guidée, qui présente plus ou moins d’intérêt, nous faisons le tour des lieux par nous-mêmes, et tombons en admiration devant les tortues et les poissons évoluant dans l’aquarium géant avec vision sous-marine.





Une tortue verte, la seule espèce herbivore des 5 tortues marines




Les informations données ici sont assez superficielles mais intéressantes toutefois. Le concept est sympathique : c’est en fait un ancien site d’élevage de tortue reconverti en centre de soins avec accès au public, suite à l’interdiction de la commercialisation des tortues en France. A part quelques tortues trop handicapées pour être remises en liberté, elles sont toutes ici à titre provisoire et relâchées dès qu’elles sont capables d’affronter la pleine mer. Les poissons présents dans les aquariums ont eux été aspirés par les pompes des bassins lorsqu’ils n’étaient que des bébés (des alvins en termes plus savants).

Et puis bien sûr, c’est l’occasion pour les chercheurs de mener plein d’études sur les tortues, leurs déplacements, leur vie, leur disparition aussi malheureusement. Kelonia participe aussi à des programmes de sauvegarde des tortues en partenariat avec des écoles. Bref, ça nous a plu !

Samedi. C’est le marché à Saint Leu et nous avons bien entamé les stocks de légumes que nous avait laissé Catherine. Nous allons faire les courses avec Marie et Jérémy. Tout est affreusement cher depuis le cyclone. Nous achetons le minimum. Par contre, on se trouve des petits trucs bien sympas pour faire un pique-nique sur le bord de la plage (samoussas, brochettes, bouchons, ananas). Puis c’est notre premier plongeon dans la mer ! Saint Leu, c’est l’une des rares plages où la baignade n’est pas dangereuse car la barrière de corail nous protège. Car à la Réunion, il y a des requins, mais aussi et bien plus dangereux de terribles courants.


Par contre, nous avons pied partout. C’est vraiment la trempette dans une eau à 27 ou 28 °C. Cependant la très belle surprise du jour, c’est David et Vanessa qui nous l’offrent (vous savez, c’est le couple d’amis de François et Ingrid, dont on a fait la connaissance au nouvel an).  Lorsqu’ils sont retournés en métropole il y a quelques jours, ils nous ont laissé un cadeau : un masque et un tuba. Et c’est pour nous la découverte des fonds marins d’un lagon : c’est magnifique ! Je commence à comprendre les fans de plongée, sachant qu’on a du voir ce jour 0,001% des merveilles marines.


Il est ensuite temps de rentrer à la maison. Marie et Jérémy sont partis plus tôt avec une de leurs amies. Nous attendons tranquillement le dernier bus sur la plage en bavardant.
Le dernier bus est à 17h30. Il nous emmène juste devant chez Catherine. Il monte les 50 lacets et les 600 mètres de dénivelé en une demi-heure environ. 

Nous attendons le bus quelques arrêts après le premier de la ligne. Et là, nous sommes pris d’un doute soudain.  Va-t-il y avoir de la place ? Il faut dire qu’à la Réunion, lorsque le bus est plein, plus personne ne peut y monter, et tant pis si c’est le dernier ! Nous sommes en avance. François a la fameuse idée qu’on avance jusqu’à l’arrêt précédent. Et c’est là, alors que nous sommes à mi-chemin entre les arrêts, que l’on voit passer notre bus à toute vitesse. Personne ne demande l’arrêt. Nous l’avons raté. Le bouquet ? Il est quasiment vide. Bon. Et maintenant, on fait quoi ?

On attend une demi-heure un autre bus qui n’arrive pas et on se rend enfin à l’évidence. Il va falloir rentrer à pied…. On rejoint la route adéquate et on se prépare psychologiquement (assez mal, je dois le dire) à marcher en tongues, avec des courses, et sous la pluie pendant 3 heures.

Il nous reste une chance : le stop.
Et là, nous avons testé et approuvé la gentillesse et la solidarité des Réunionnais. Nous sommes pris en stop après 200 mètres par une infirmière qui rentre du boulot et qui nous laisse un peu plus haut. Nous marchons 50 mètres et une seconde voiture nous prend. C’est un gentil couple qui va nous emmener jusque chez Catherine, faisant peut-être 20 minutes de voiture de plus ! Merci à vous ! Vous nous avez sauvés notre soirée… et nos pieds !

Quelques beaux couchés de soleil vus de chez Catherine en interlude








Dimanche, le lendemain, nous passons la journée avec François et Ingrid. Comme nous partons vendredi soir prochain, c’est quasiment les derniers moments qu’on passera avec eux (bon, on reprendra quand même un petit apéro ensemble jeudi soir).

Nous allons nous baigner dans le bassin Cormoran, au dessus de Saint Gilles. L’eau est assez chaude (pour une rivière !) et c’est très agréable. C’est la première fois que je me tiens derrière une cascade : impressionnant !














Puis nous descendons manger sur le bord de la plage et restons à bavarder jusqu'à soir. Au point, qu’à part François qui se fait un petit bain de dernière minute, nous ne nous sommes même pas baignés !
François et Ingrid sont vraiment des gens qu’on est très heureux d’avoir rencontré. Sans conteste notre plus belle rencontre de la Réunion.



1 commentaire:

  1. Salut!
    Vous donnez une tonne d'infos, j'ai pas encore tout lu, mais...
    On part pour la Réunion en juillet, mon copain et moi, j'aimerais beaucoup y faire du wwoofing et du house-sitting, pouvez-vous m'aidez à ce sujet? J'ai déjà fait du wwoofing mais jamais en Réunion! J'essaie de me trouver des contacts pour organiser notre arrivée sur l'île.
    Pour mieux nous connaître, voici notre blog: http://poetno.blogspot.ca/
    Merci pour la réponse,
    Noémie

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