jeudi 14 novembre 2013

De vrais marins d’eau douce



Le Milford Track, c’est fini. Et une nouvelle expérience, que j’attends avec impatience, se profile à l’horizon. Aller en voilier de Dunedin à Bluff (extrême Sud de la Nouvelle Zélande), ce qui représente environ 24 h de voile. 

Le voilier que nous allons prendre s’appelle l’EVOHE. Il appartient à un anglais, Steve Kafka, domicilié en Nouvelle Zélande depuis pas mal d’année maintenant, et qui possède une certaine fortune... Il a travaillé entre 18 et 25 ans environ, et avait ensuite assez d’argent pour arrêter de travailler pour le reste de sa vie ! Pas mal non ?
Il y a 30 ans, il a acheté l’Evohe, voilier 2 mâts de 25 mètres de long, pouvant prendre 12 passagers à bord, avec un équipage de minimum 6 personnes (8 c’est mieux). Il n’avait alors jamais mis les pieds sur un voilier de sa vie ! Avec ce bateau, il a parcouru littéralement toute la planète. Il a entre autres passé le détroit de Béring, dans l’Arctique.



 Murray nous a accompagné au bateau et on prend un petit café ensemble, avant qu'il ne reparte à la maison, retrouver James, et s'occuper des animaux.
  
François avant le départ : le seul moment où on le verra sourire


C’est un bateau de travail : c’est-à-dire non pas un bateau taillé pour la course mais vraiment pour parcourir les mers avec, en général, des scientifiques et des chercheurs à bord. 

Nous profitons de l’une de ces expéditions. L’Evohe part pour 20 jours dans les îles d’Auckland, au Sud de la Nouvelle Zélande, pour compter les manchots et autres oiseaux de mers. Il emmène 12 chercheurs du DOC, au départ de Bluff, et a donc de la place pour nous entre Dunedin et Bluff. Jennie fait partie de l’équipage.
Les passagers payent 2000 dollars par semaine, ce qui permet à Steve de rembourser les frais engagés pour l’organisation d’une telle expédition. Son équipage est entièrement composé de volontaires bénévoles (mais expérimentés). Il ne dégage pas de bénéfices.
Nous, on est invité gratuitement, à titre de remerciement pour notre coup de main pour la maintenance. Et on est ravis de cette belle opportunité !

Le départ est prévu pour le jeudi 7 novembre, le lendemain de la fin du Milford Track pour nous. C’est pour cela que nous rentrons un peu précipitamment chez Jennie et Murray. Nous arrivons chez eux le mercredi soir, refaisons rapidement nos sacs e le lendemain matin, nous partons avec Jennie prendre pied sur l’Evohe.
Nous avons une super chambre, l’une des meilleurs du bateau, la classe quoi !

 Visite guidée du bateau :

 La cabine de pilotage
 Le salon
 L'une des cabines de passagers : les lits sont faits et des serviettes propres les attendent
 Notre cabine !
 La cabine de l'équipage
 La cuisine (en partie, à côté il y a le four et tous les feux). franchement très bien équipée, on a tout ce qu'on veut, y compris des robots.
Le couloir central

Et là… C’est le début de l’incertitude. Steve est, comment dire ? Pas très organisé… Ses amis ne sont pas surpris, il est toujours comme ça. Il ne sera là que le jeudi soir et il y a encore une montagne de choses à faire (dont trouver un membre d’équipage supplémentaire et avec les certificats adéquats). Tout ce qui peut être fait sans lui est fait et maintenant, nous l’attendons…
Il arrive assez cool, pas besoin de se presser nous dit-il, on a tout notre temps. Ah bon ? Ben, nous pas vraiment ! On  a déjà décalé notre arrivée chez nos hôtes de wwoofing suivants, Angela et Nick, et nous leur avons dit qu’on arrivait dimanche. On ne peut pas se permettre d’arriver plus tard que ça ! Or on aura 8 à 9h de route entre Bluff et Amberley, là où ils habitent !
On délibère et on décide que, si jamais nous ne sommes pas partis vendredi soir, nous devrons abandonner… Sniiff…

Je vous passe les détails et les rebondissements, mais enfin, tant bien que mal, nous sommes prêts à partir le vendredi en fin d’après-midi. Steve nous a certifié que nous serons à Bluff le dimanche matin. Nous avons donc réservé le car qui doit nous ramener à Dunedin, où nous retrouverons notre voiture et partirons enfin chez Angela et Nick. Ouf ! Tout est organisé, on part l’esprit léger.

Lune des choses à faire était les courses : le bateau doit être autonome pour 18 personnes pendant 20 jours ! Nous avons rempli toutes les cales de nourriture, c'était vraiment impressionnant. Ils emportent aussi suffisamment d'eau pour tout le voyage : on a mis plus d'une demi-heure pour remplir la cuve !
NB : le bateau a un tonnage de 85000, si j'ai bien compris.




L’attente pendant ces 2 jours nous a permis de faire connaissance avec l’équipage, extrêmement sympathique (comme tous les gens qu’on a rencontré depuis le début de cette aventure néo-zélandaise). Il y a Ray, la soixantaine environ, homme bourru, mais c’est seulement une façade. Hammisch, avec qui nous avons gratté et peint la coque du bateau ; farmer célibataire des environs, la quarantaine bien tapée, adorable. Steph, 20 ans, marin de métier, qui multiplie les voyages en voilier, et qui projette de travailler en France l’été prochain. Elle est super sympa ! Notre Jennie, et enfin Steve, le capitaine. Une belle équipe. Il leur manque toujours un dernier compagnon quand nous partons de Dunedin.

 Jennie et Ray, très concentrés
François et Ray en train d'installer l'un des canots à l'arrière du bateau


Enfin le départ : il est 19h, vendredi soir. Le temps n’est pas top, le vent pas très favorable, mais nous partons au moteur. Il faut 2 heures pour sortir de la baie de Dunedin, en longeant la péninsule d’Otago (où nous étions allé nous promener). Nous passons près des albatros juste avant la nuit et en voyons quelque uns voler. Et enfin, c’est la mer.


 Dans la baie, tout va pour le mieux. On a juste un peu froid.
Enfin une photo de Jennie et moi ! On en a plein de François et Murray
 mais c'est l'unique photo avec Jennie. J'étais jalouse...

















Et le drame… Le bateau a un énorme roulis  (Murray nous avait prévenu). Nous ne pouvons pas mettre les voiles, ce qui aggrave la situation. La nuit tombe et nous ne pouvons plus rien voir. La mer est en plus un peu agitée. Nous sommes de premier quart, François, Hammisch et moi. Nous étions tout fiers de faire « partie » de l’équipage. Ça ne va pas durer longtemps.
A 22h, François lâche le premier et commence à vomir tripes et boyaux. Je le suis à une demi-heure d’intervalle. Nous sommes malades comme des chiens toute la nuit.
Je vais mieux le lendemain et peut remonter sur le pont (mais je ne me risque pas à manger). François, quant à lui, sera malade jusqu’à la fin du voyage et mettra plusieurs heures à s’en remettre après.
En plus, on n’aura jamais assez de vent pour mettre les voiles. On a donc fait tout le trajet au moteur. Grosse déception pour nous.

J’ai quand même vu des dauphins ! Et ça c’était super sympa ! (Ce sont d’ailleurs eux qui m’ont donné le courage de sortir de mon lit pour retourner sur le pont !).

 En pleine mer, mais sans les voiles... Quel dommage !
Là, j'ai vraiment regretté de ne pas avoir un appareil photo réflexe. Impossible de les prendre au moment où ils sautaient...

Heureusement, le trajet n’a finalement pris que 18h. Nous sommes arrivés le samedi vers 14h.
Malgré ces petits désappointements, ça reste une super expérience ! On sait maintenant qu’il faut qu’on s’habitue progressivement aux voiliers ! Mais on recommencera ! Peut-être la prochaine fois pour une ballade de quelques heures…

2 commentaires:

  1. Normal que vous ayez été malades, avec "le cœur qui remonte dans la tête" en hélico, il faut bien que ça sorte à un moment !!!! (bon, je sors !!)

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  2. Joyeux anniversaire Lise.( c'est ce qui est marqué sur le calendrier de Bernadette ).
    j'attends avec autant d'impatience tes articles du blog que les épisodes de dowtown Abbey ou de Borgen.Il faudrait que votre périple à travers les continents soit sans fin.
    gros bisous de la famille gastal

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