lundi 18 novembre 2013

Chez Angela et Nick



Nous voilà arrivés au 3ème et dernier endroit où nous allons faire du wwoofing dans ce beau pays.
Procédons par ordre.

Eux

Nous sommes accueillis par une famille de 5 : Angela et Nick vivent avec leurs 3 enfants à 40 minutes au nord de Christchurch. Ils ont une petite ferme bio mais ne vendent plus actuellement leur production. Avec les 3 enfants et les wwoofers, ils consomment tout ce qu’ils produisent ! Ou presque… Nous en reparlerons. Leurs enfants ont 9, 7 et 5 ans. Ils sont donc encore tous à l’école primaire, qui se situe à 5 minutes de la maison environ.

Quelques photos de chez eux, pour commencer :






Nick et Angela ont tous deux bossé pendant plus de 20 ans dans le vin. Aujourd’hui, seul Nick a gardé son emploi dans une entreprise viticole voisine. Angela travaille à la maison, car avec deux couples d’amis, ils sont en train de lancer leur propre marque de vin. Ils vivent en effet à côté d’une vallée viticole qui a l’air assez réputée (si on regarde le prix du vin en tout cas !).

Ils élèvent des moutons pour la viande, ont une Jerseyaise (!!) pour le lait et pour avoir un veau (tous les 18 mois environ), des poules et des canards pour les œufs et la viande, des lapins pour la viande, 2 porcs par an pour la viande.

La maman canard.

 Les petits lapins
 Twiggy la Jerseyaise et son veau
 Les moutons. Non non, ils n'ont pas un problème de peau. c'est une race qu'on na pas besoin de tondre. la laine tombe naturellement.
Et le chat de la maison ! Un grand beau chat magnifique !

Du coup, entre le jardin potager, les soins aux animaux, le label de vin à gérer et les enfants, ils ne s’ennuient pas une seconde !

 Flynn, le petit dernier, et un véritable ouragan

Nous arrivons en plus dans une des périodes les plus emplies de l’année. Les 6 semaines avant Noël sont très actives pour eux car c’est le moment où ils vendent le plus de vin et en plus, il faut planter plein de choses dans le jardin ! Eh oui ! Nous non plus on ne s’y fait pas vraiment, mais c’est le printemps ! Et nous sommes pile dans l’équivalent des Saints de Glace français : normalement, à partir de la mi-novembre, il ne gèlera plus. Plantons ! Plantons ! 

 C'est le printemps !

Ils ont donc vraiment besoin d’un coup de main et les wwoofers sont plus que bienvenus dans cette période-là.

Wwoofer chez eux

Chez eux, le wwoofing est vu d’une façon très différente de ce qu’on a vécu pour le moment. Ils respectent à la lettre le contrat tacite entre wwoofers et hôtes : nous leur devons 5h de travail par jour, ils nous donnent un jour de congé dans la semaine, ils nous nourrissent, ils nous logent.
Mais chez eux, ça s’arrête là. Ou presque… On a le droit parfois à quelques explications jardinage mais plus pour qu’on fasse les choses correctement que par souci qu’on comprenne réellement leur fonctionnement.
Et ça c’est vraiment un choc et une grande déception pour nous. Contrairement aux 2 autres endroits où nous avons été, où nous faisions vraiment partie de la famille, ici, c’est chacun dans son coin. Nous nous débrouillons pour le petit déjeuner et le déjeuner. Le dîner est pris en commun mais honnêtement, on ne se sent pas vraiment à notre place.
Nous dormons et avons notre propre salle de bains dans une petite dépendance à 50 m de la maison. Et plus les jours passent et plus on passe notre temps libre dans notre chambre plutôt qu’en leur compagnie dans la maison.

Notre chambre est dans la bâtisse grise à gauche de la maison principale

 Bon on savait qu’après l’expérience incroyable que nous avons eu chez Jennie et Murray, le prochain wwoofing serait plus compliqué. Difficile de vivre à nouveau une telle harmonie.
Il est vrai aussi qu’avec les enfants à la maison, l’ambiance est très différente : ils prennent beaucoup de place, ce qui est normal, mais cela rend les échanges avec les parents un peu compliqués.
On est également arrivés à un mauvais moment. En effet, à cause de notre virée sur l’Evohé, nous ne sommes arrivés chez eux que le dimanche soir tard. Dès le lendemain, nous étions seuls toute la journée. Pas facile de faire vraiment connaissance.
Nous avions donc espoir que les choses évoluent, notamment pendant le week-end. Mais sincèrement, on se sent de plus en plus mal à l’aise et on a même pensé à écourter notre séjour.
Cependant ne vous méprenez pas ! Ils sont charmants avec nous quand ils nous parlent. Nous ne sommes pas brimés ni maltraités. Simplement ils ne s’intéressent pas à nous. Nous n’avons pas d’ouverture pour nous intéresser à eux. En clair, il n’y a pas d’échange. Nous cohabitons en étrangers. Et ce n’est pas ce que nous attendons du wwoofing.
Notez bien que ça peut l’être pour certains ! Nous avons pas mal de temps l’après-midi pour faire du tourisme si on le souhaite. Si le but du wwoofer est de passer des vacances moins chères, c’est réussi ici.

Ce n'est pas ce qu'on recherche. Pour nous, le tourisme est accessoire; nous avons gardé des semaines libres pour les visites. Si nous avons décidé de faire du wwoofing, c'est pour partager la vie et l'expérience d'autres gens, pour en apprendre le plus possible et éventuellement, leur apprendre aussi des choses : en bref, l'échange est pour nous primordial !

Enfin, ce n'est pas grave. Au moins, on partira plus facilement cette fois. Et ça fait toujours une expérience de plus ! Et il faut bien des choses un peu moins réussies pour encore plus profiter de celles qui sont géniales !

Le travail chez eux

Nos journées sont bien rythmées et se construisent toutes un peu pareil : nous nous levons vers 8h et commençons par nourrir tous les animaux. A 8h30, les enfants sont partis à l’école et nous avons la place de prendre le petit déjeuner. 

NB : On a essayé le premier jour de prendre le petit déjeuner alors qu’ils n’étaient pas encore partis. Mauvaise idée, Angela doit préparer toutes les « lunch box » (il n’y a pas de cantine dans les écoles kiwis) et il n’y avait pas de place pour nous dans la cuisine.

Puis on travaille environ 4h. La première semaine, nous avons fait un peu plus je pense et on travaillait le matin et l’après-midi. Cette semaine (la 2ème donc), nous avons décidé de faire tout notre boulot le matin puis de partir se balader.

Pauses plages :



Pas besoin de Gargouille !

 Une petite sieste



Et le soir, nous nourrissons à nouveau les animaux et surtout nous trayons (à la main !) Twiggy la Jerseyaise ! Eh oui ! On s’entraîne, on s’entraîne !






Les premiers jours, nous donnions le biberon à un petit agneau, mais il est malheureusement mort d’une entérotoxémie (pour les non-initiés : mort brutale causée par une prolifération de bactéries de la famille du tétanos – des clostridies. Cause la mort en quelques heures, aucun traitement possible. One ne sait pas exactement pourquoi ça touche certains animaux et pas d’autres. Il y a un vaccin possible mais qui ne couvre pas complètement l’animal et en bio, ils n’ont pas le droit de vacciner de toutes façons - allez savoir pourquoi).
1ère semaine : nous préparons plusieurs lots de terre en vue des plantations du week-end. Globalement c‘est assez dur physiquement et assez pénible à faire : retourner la terre à la fourche et retirer toutes les racines. On a aussi désherbé pas mal d’endroits (les serres, les fraises, les oignons).

Plein de fraises ! Elles sont trop bonnes

Nous avons profité de notre jour de congé (le mercredi) pour aller sur la péninsule de Banks. Mais cette petite virée mérite un paragraphe à elle-seule. Nous y reviendrons.

Grand week-end pour clore cette première semaine. En effet le vendredi est un jour férié dans le Canterbury : chaque région a un jour anniversaire dans l’année et c’est l’occasion de grandes festivités. Et le jeudi, les instituteurs de l‘école font une réunion entre eux pour discuter de plein de trucs pour l’école et les enfants n’ont pas classe ! Ils ont donc 4 jours de week-end !
Et donc chaque année, c’est à l’occasion de ce week-end prolongé que Nick et Angela font le plus gros de leurs plantations. Dans le week-end, à nous 4, nous avons planté 120 plants de tomate, un grand lot de haricots Perlotti, de quoi récolter 300kg de patates, des dizaines de courges, des courgettes, des aubergines et plein d’autres trucs (mais comme nous ne faisons pas les choses avec eux, on ne sait pas exactement ce que eux ont planté). Le boulot le plus physique, c’est pour nous… On a pas mal d’ampoules et on commence à avoir des bras bien musclés !

 120 plants de tomates, c'est impressionnant !
Les patates : on en a planté 7 rangs. Ils espèrent en tirer 300kg !

2ème semaine (en cours au moment de la rédaction) : cette semaine, c’est plutôt entretien de propriété. Nous sommes chargés de la tonte et du débroussaillage et on ne va pas s’ennuyer ! Heu… Ah si. François a cassé la tondeuse après 2h de boulot…
Bon, ça va ! La tondeuse est réparée le soir même, rien de grave. Et c’est reparti !
Pour que ça ne soit pas trop monotone : on déplace aussi les clôtures de Twiggy la vache et de son veau car ils n’ont plus rien à manger. On désherbe les maïs, on leur met du compost et de la paille. On porte un seau de compost pour chaque arbre de la propriété. Et y’en a pas mal ! On met des tuteurs aux tomates. Bref, on n’a pas de mal à remplir nos 5h de boulot par jour.







Les points positifs
 
Allez ! Même si on n’est pas enchanté de notre séjour ici, on a quand même pas mal de points positifs ! Et on va donc finir sur une bonne note.
Ce qui nous restera vraiment, c’est tout le travail autour du lait.

Premier point : eux, avec une Jerseyaise, ils ont assez de lait pour 3 familles ! En effet, en début de lactation, ils avaient 20 litres de lait par jour alors que le veau était sous la mère ! Trop fortes ces Jerseyaises ! Là, Twiggy est traite depuis un an déjà. Elle donne encore entre 3 à 6 litres de lait en fonction de la qualité de l’herbe qu’elle mange. Et elle n’a aucun complément (farine, granulés).
Donc on sait maintenant que pour notre consommation à nous (de fromage notamment), une Jerseyaise pour notre famille sera bien (n’est-ce pas ?)

 Trop belle cette Twiggy, non ?

2ème point : ils ne la traient qu’une fois par jour et ça se passe très bien. Pour l’organisation avec le boulot de véto, une seule traite par jour me semble également la meilleure option !
Ils la traient à la main. En effet, ils estiment que, pour une seule vache à traire, le gain de temps avec une machine à traire est perdu par le nettoyage de la même machine. En effet… En plus, j’aime beaucoup traire à la main.

3ème point : on a fait nos premiers fromages ! Et notre premier beurre ! Et notre premier yaourt (sans machine) ! On est trop content ! Ce n’est pas si compliqué et on a vraiment envie de s’y mettre en rentrant.
(Attention les copains pas d’emballement ! On n’a pas de maison ! Et le seul problème à avoir une vache, c’est qu’on ne partira plus jamais en vacances… Alors on n’est pas encore tout à fait prêt!)

 Le matériel nécessaire pour transporter la fruitière à la maison ! Pas si compliqué, non ?

Les fromages dans leur moule, en train de s'égoutter 

 Et les voilà en plein affinage ! Ce sont des "camemberts"...

Le beurre est baraté : avec un Magimix, c'est facile !

Et voilà le travail !


En dehors du travail du lait : Nick est un très bon cuisinier. Il fait une cuisine assez différente de la nôtre : pas mal de wok, pas mal de plancha, ce qui fait des légumes très croquants et délicieux. Il nous a cuisiné de la viande à tomber à la renverse (et c’est moi qui dit ça !). J’ai même mangé du boudin noir et j’ai aimé ! Mais ils n’ont pas la même recette qu’en France apparemment. Et aujourd’hui, il a fait ses propres tortillas ! Ça n’a pas l’air si compliqué. Il faut juste se procurer de la farine de maïs. En tout cas, ça nous a donné pas mal d’idées.
Même s’ils sont très (très) loin de faire de la permaculture, ils en appliquent un des concepts : l’organisation de l’espace. Le principe est de mettre le plus près de la maison les choses dont tu dois t’occuper souvent, et de mettre plus loin les choses qui ont besoin de moins de soins. Typiquement, il vaut mieux avoir ses herbes aromatiques à côté de la cuisine, les plantations fragiles ou gourmandes en eau pas trop loin, ce que tu vas aller cueillir peu à peu doit aussi se trouver près de la maison (ici, c’est les fraises, les fèves et autres haricots, les oignons, les poireaux, les courgettes et autres). Par contre, les patates ou les courges n’ont pas besoin de beaucoup d’entretien. Elles peuvent être plus loin. Pour les animaux, c’est pareil : la vache que tu traies tous les jours ne doit pas être trop loin. Idem pour les poules dont tu vas récolter les œufs tous les jours. Les moutons qui vivent leur vie dans leur coin peuvent être à l’autre bout de la propriété ! Et ainsi de suite : quand on met en place un jardin, il est très important de réfléchir en ces termes à son organisation. En gros, il faut penser en étant le plus paresseux possible. Car on le sait bien : si ça demande trop d’effort, on le fait au début, puis on se lasse… On est persuadés que mal organiser son espace (potager, animaux) peut être une cause d’échec.

Quelques exemples en photos :

Les tomates, pas trop loin de la maison

 La salle de traite n'est pas trop loin non plus, mais quand même plus éloignée, à côté des futures patates et courges
 Et le potager, juste à côté !
Bref, ici, c’est super bien réfléchi. On est assez fan. Au contraire, chez Kim et Karen, ce n’était vraiment pas top : le pire étant les vaches, qu’on trayait matin et soir : on avait à marcher presque 10 minutes et en plus l’emplacement de la machine à taire était en plein vent ! Chez Jennie et Murray, ils connaissent bien ce principe, mais n’ont pas eu le choix à cause de l’ensoleillement de leur terrain : hé oui, quand on a plein de grands arbres, on a moins de soleil !

Pour finir et juste pour l'anecdote : voilà des arbres à kiwis ! ils sont en fleurs en ce moment et c'est très joli !


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