Le Milford Track, c’est fini. Et une nouvelle expérience,
que j’attends avec impatience, se profile à l’horizon. Aller en voilier de
Dunedin à Bluff (extrême Sud de la Nouvelle Zélande), ce qui représente environ
24 h de voile.
Le voilier que nous allons prendre s’appelle l’EVOHE. Il
appartient à un anglais, Steve Kafka, domicilié en Nouvelle Zélande depuis pas
mal d’année maintenant, et qui possède une certaine fortune... Il a travaillé
entre 18 et 25 ans environ, et avait ensuite assez d’argent pour arrêter de
travailler pour le reste de sa vie ! Pas mal non ?
Il y a 30 ans, il a acheté l’Evohe, voilier 2 mâts de 25
mètres de long, pouvant prendre 12 passagers à bord, avec un équipage de
minimum 6 personnes (8 c’est mieux). Il n’avait alors jamais mis les pieds sur
un voilier de sa vie ! Avec ce bateau, il a parcouru littéralement toute
la planète. Il a entre autres passé le détroit de Béring, dans l’Arctique.
Murray nous a accompagné au bateau et on prend un petit café ensemble, avant qu'il ne reparte à la maison, retrouver James, et s'occuper des animaux.
François avant le départ : le seul moment où on le verra sourire
C’est un bateau de travail : c’est-à-dire non pas un
bateau taillé pour la course mais vraiment pour parcourir les mers avec, en
général, des scientifiques et des chercheurs à bord.
Nous profitons de l’une de ces expéditions. L’Evohe part
pour 20 jours dans les îles d’Auckland, au Sud de la Nouvelle Zélande, pour
compter les manchots et autres oiseaux de mers. Il emmène 12 chercheurs du DOC,
au départ de Bluff, et a donc de la place pour nous entre Dunedin et Bluff.
Jennie fait partie de l’équipage.
Les passagers payent 2000 dollars par semaine, ce qui permet
à Steve de rembourser les frais engagés pour l’organisation d’une telle
expédition. Son équipage est entièrement composé de volontaires bénévoles (mais
expérimentés). Il ne dégage pas de bénéfices.
Nous, on est invité gratuitement, à titre de remerciement
pour notre coup de main pour la maintenance. Et on est ravis de cette belle
opportunité !
Le départ est prévu pour le jeudi 7 novembre, le lendemain
de la fin du Milford Track pour nous. C’est pour cela que nous rentrons un peu
précipitamment chez Jennie et Murray. Nous arrivons chez eux le mercredi soir,
refaisons rapidement nos sacs e le lendemain matin, nous partons avec Jennie
prendre pied sur l’Evohe.
Nous avons une super chambre, l’une des meilleurs du bateau,
la classe quoi !
Visite guidée du bateau :
Le salon
L'une des cabines de passagers : les lits sont faits et des serviettes propres les attendent
Notre cabine !
La cabine de l'équipage
La cuisine (en partie, à côté il y a le four et tous les feux). franchement très bien équipée, on a tout ce qu'on veut, y compris des robots.
Le couloir central
Et là… C’est le début de l’incertitude. Steve est, comment
dire ? Pas très organisé… Ses amis ne sont pas surpris, il est toujours
comme ça. Il ne sera là que le jeudi soir et il y a encore une montagne de
choses à faire (dont trouver un membre d’équipage supplémentaire et avec les
certificats adéquats). Tout ce qui peut être fait sans lui est fait et
maintenant, nous l’attendons…
Il arrive assez cool, pas besoin de se presser nous dit-il,
on a tout notre temps. Ah bon ? Ben, nous pas vraiment ! On a déjà décalé notre arrivée chez nos hôtes de
wwoofing suivants, Angela et Nick, et nous leur avons dit qu’on arrivait
dimanche. On ne peut pas se permettre d’arriver plus tard que ça ! Or on
aura 8 à 9h de route entre Bluff et Amberley, là où ils habitent !
On délibère et on décide que, si jamais nous ne sommes pas
partis vendredi soir, nous devrons abandonner… Sniiff…
Je vous passe les détails et les rebondissements, mais
enfin, tant bien que mal, nous sommes prêts à partir le vendredi en fin
d’après-midi. Steve nous a certifié que nous serons à Bluff le dimanche matin.
Nous avons donc réservé le car qui doit nous ramener à Dunedin, où nous retrouverons
notre voiture et partirons enfin chez Angela et Nick. Ouf ! Tout est
organisé, on part l’esprit léger.
Lune des choses à faire était les courses : le bateau doit être autonome pour 18 personnes pendant 20 jours ! Nous avons rempli toutes les cales de nourriture, c'était vraiment impressionnant. Ils emportent aussi suffisamment d'eau pour tout le voyage : on a mis plus d'une demi-heure pour remplir la cuve !
NB : le bateau a un tonnage de 85000, si j'ai bien compris.
L’attente pendant ces 2 jours nous a permis de faire
connaissance avec l’équipage, extrêmement sympathique (comme tous les gens
qu’on a rencontré depuis le début de cette aventure néo-zélandaise). Il y a
Ray, la soixantaine environ, homme bourru, mais c’est seulement une façade.
Hammisch, avec qui nous avons gratté et peint la coque du bateau ; farmer
célibataire des environs, la quarantaine bien tapée, adorable. Steph, 20 ans,
marin de métier, qui multiplie les voyages en voilier, et qui projette de
travailler en France l’été prochain. Elle est super sympa ! Notre Jennie,
et enfin Steve, le capitaine. Une belle équipe. Il leur manque toujours un
dernier compagnon quand nous partons de Dunedin.
François et Ray en train d'installer l'un des canots à l'arrière du bateau
Enfin le départ : il est 19h, vendredi soir. Le temps
n’est pas top, le vent pas très favorable, mais nous partons au moteur. Il faut
2 heures pour sortir de la baie de Dunedin, en longeant la péninsule d’Otago
(où nous étions allé nous promener). Nous passons près des albatros juste avant
la nuit et en voyons quelque uns voler. Et enfin, c’est la mer.
Dans la baie, tout va pour le mieux. On a juste un peu froid.
Enfin une photo de Jennie et moi ! On en a plein de François et Murray
mais c'est l'unique photo avec Jennie. J'étais jalouse...
Et le drame… Le bateau a un énorme roulis (Murray nous avait prévenu). Nous ne pouvons
pas mettre les voiles, ce qui aggrave la situation. La nuit tombe et nous ne
pouvons plus rien voir. La mer est en plus un peu agitée. Nous sommes de
premier quart, François, Hammisch et moi. Nous étions tout fiers de faire
« partie » de l’équipage. Ça ne va pas durer longtemps.
A 22h, François lâche le premier et commence à vomir tripes
et boyaux. Je le suis à une demi-heure d’intervalle. Nous sommes malades comme
des chiens toute la nuit.
Je vais mieux le lendemain et peut remonter sur le pont
(mais je ne me risque pas à manger). François, quant à lui, sera malade jusqu’à
la fin du voyage et mettra plusieurs heures à s’en remettre après.
En plus, on n’aura jamais assez de vent pour mettre les
voiles. On a donc fait tout le trajet au moteur. Grosse déception pour nous.
J’ai quand même vu des dauphins ! Et ça c’était super
sympa ! (Ce sont d’ailleurs eux qui m’ont donné le courage de sortir
de mon lit pour retourner sur le pont !).
Là, j'ai vraiment regretté de ne pas avoir un appareil photo réflexe. Impossible de les prendre au moment où ils sautaient...
Heureusement, le trajet n’a finalement pris que 18h. Nous
sommes arrivés le samedi vers 14h.
Malgré ces petits désappointements, ça reste une super
expérience ! On sait maintenant qu’il faut qu’on s’habitue progressivement
aux voiliers ! Mais on recommencera ! Peut-être la prochaine fois
pour une ballade de quelques heures…
Normal que vous ayez été malades, avec "le cœur qui remonte dans la tête" en hélico, il faut bien que ça sorte à un moment !!!! (bon, je sors !!)
RépondreSupprimerJoyeux anniversaire Lise.( c'est ce qui est marqué sur le calendrier de Bernadette ).
RépondreSupprimerj'attends avec autant d'impatience tes articles du blog que les épisodes de dowtown Abbey ou de Borgen.Il faudrait que votre périple à travers les continents soit sans fin.
gros bisous de la famille gastal