Cette semaine, et pour la première fois, on part à la
découverte de l’auto-éco-construction, l’un de nos objectifs d’année.
Nous voilà donc chez Tamara, Sébastien, Thiméo et
Zilla ; une jeune famille qui auto-construit leur maison en bottes de
paille porteuses, dans la région de Toulouse, à Lagardelle-sur-Leze.
Quelques mots pour décrire la technique de construction.
La maison repose sur des fondations en pneus emplis de
gravas. Sur ces fondations repose une lisse basse en bois (montant en bois de
la largeur des bottes), puis les murs en bottes de paille et enfin une lisse
haute en bois. Les bottes de paille sont compressées entre les deux lisses par
des sangles : cela permet de maintenir le tout en place et d’éviter les
trous entre les bottes. La charpente, ici en fermettes (succession de petites
sections de bois), repose sur la lisse haute.
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la fondation en pneu et la lisse basse |
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Au dessus des bottes : la lisse haute et la charpente |
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La charpente en fermette |
Lorsque nous arrivons, la maison est hors d’eau et quasiment
hors d’air : les portes et fenêtres sont posées mais le plafond n’est pas
fini. Les chantiers qui nous attendent cette semaine sont la fabrication de
briques d’adobe (terre crue) qui serviront à monter les cloisons intérieures,
et la couture du grillage sur les bottes de pailles. Normalement, il n’est pas
nécessaire de poser du grillage sur les bottes de paille, mais la paille qu’ils
ont acheté est malheureusement de mauvaise qualité : les brins de pailles qui
composent les bottes sont trop courts. Les bottes de pailles s’effritent donc
facilement et l’enduit risquerait de ne pas tenir dessus sans grillage.
Le beau temps étant au rendez-vous le samedi et le dimanche,
nous commençons par le chantier brique. Le principe est de prendre de la terre
argileuse, de la tamiser, de la mouiller légèrement
et d’y ajouter quelques brins de paille. Ce
mélange est alors placé dans un moule. La brique est démoulée aussitôt et
laissée à sécher jusqu’à ce qu’elle soit manipulable (une semaine environ). Les
briques sont ensuite stockées. Le temps de séchage complet est facilement d’un
mois.
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Tamara en train de tamiser la terre |
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fabrication d'un moule de 4 briques... qui ne sera pas vraiment fonctionel |
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Nos premières briques!!!! |
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Même les boutchous participent |
La tâche s’avère rude : Sébastien se fourni en terre
sur un chantier voisin mais cette terre est en grosses mottes très dures à
concasser. On passe donc un temps et une énergie importants à préparer la
terre. De plus on s’aperçoit qu’il faut beaucoup de terre pour faire une brique
(avec une baignoire à demie pleine on ne fait que huit briques environ). On
arrive à peine à un rendement de 50 briques à 4 en deux jours et ils ont besoin
de 1600 briques en tout ! Fort de ce constat, nous faisons jouer nos
connaissances pour trouver une solution alternative. Une réponse satisfaisante
est trouvée dès le lundi matin : se procurer de la terre déjà tamisée dans
une briqueterie voisine à un prix abordable. Sébastien en prend une brouette
pour faire un essai : c’est la bonne solution !!!
A partir du lundi, nous ne sommes plus que trois sur le
chantier : les enfants sont à l’école et Tamara au travail. Du coup,
pendant que Sébastien s’occupe de démarcher la terre et faire ses essais, nous
nous
mettons à coudre le grillage sur
les bottes avec du fil de fer. On utilise un arceau de gros pot de peinture
redressé et légèrement retravaillé en guise d’aiguille et on passe le fil de
fer d’un coté à l’autre du mur. On trouve assez rapidement une technique
satisfaisante, mais là encore on avance à petits pas. Le mauvais temps est
annoncé pour la fin de semaine. On décide alors de se concentrer sur la couture
du grillage pour que Sébastien puisse bâcher définitivement ses murs et
découper la bâche au niveau des fenêtres. Ce qui nous permettra de fabriquer
les briques à l’intérieur au sec (et avec de la lumière) en fin de semaine.
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Et voilà un grillage tout collé contre la paille |
Le soir, nous partageons la petite vie de famille de nos
hôtes, qui vivent, pour le temps du chantier, à 4 dans un mobil-home de 25m
2.
Pas facile a priori mais ils ont l’air de très bien le vivre.
De notre côté, nous dormons dans leur « caravane
d’amis ». Royal !
Notre semaine s’écoule donc paisiblement et chaleureusement.
Une autre belle rencontre.
Nous sommes contents d’avoir pu les aider un peu et nous
avons appris plein de choses, Sébastien n’étant pas avare de conseils et
explications.
Nous commençons aussi à prendre conscience de l’ampleur d’un
chantier en éco-construction… Bon, on reste motivé quand même ! Pour
l’instant…
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