mercredi 12 mars 2014

Et c’est parti pour notre premier chantier participatif !


Cette semaine, et pour la première fois, on part à la découverte de l’auto-éco-construction, l’un de nos objectifs d’année.
Nous voilà donc chez Tamara, Sébastien, Thiméo et Zilla ; une jeune famille qui auto-construit leur maison en bottes de paille porteuses, dans la région de Toulouse, à Lagardelle-sur-Leze.




Quelques mots pour décrire la technique de construction.
La maison repose sur des fondations en pneus emplis de gravas. Sur ces fondations repose une lisse basse en bois (montant en bois de la largeur des bottes), puis les murs en bottes de paille et enfin une lisse haute en bois. Les bottes de paille sont compressées entre les deux lisses par des sangles : cela permet de maintenir le tout en place et d’éviter les trous entre les bottes. La charpente, ici en fermettes (succession de petites sections de bois), repose sur la lisse haute.

la fondation en pneu et la lisse basse

Au dessus des bottes : la lisse haute et la charpente

La charpente en fermette
Lorsque nous arrivons, la maison est hors d’eau et quasiment hors d’air : les portes et fenêtres sont posées mais le plafond n’est pas fini. Les chantiers qui nous attendent cette semaine sont la fabrication de briques d’adobe (terre crue) qui serviront à monter les cloisons intérieures, et la couture du grillage sur les bottes de pailles. Normalement, il n’est pas nécessaire de poser du grillage sur les bottes de paille, mais la paille qu’ils ont acheté est malheureusement de mauvaise qualité : les brins de pailles qui composent les bottes sont trop courts. Les bottes de pailles s’effritent donc facilement et l’enduit risquerait de ne pas tenir dessus sans grillage.

Le beau temps étant au rendez-vous le samedi et le dimanche, nous commençons par le chantier brique. Le principe est de prendre de la terre argileuse, de la tamiser, de la mouiller légèrement  et d’y ajouter quelques brins de paille. Ce mélange est alors placé dans un moule. La brique est démoulée aussitôt et laissée à sécher jusqu’à ce qu’elle soit manipulable (une semaine environ). Les briques sont ensuite stockées. Le temps de séchage complet est facilement d’un mois.

Tamara en train de tamiser la terre

fabrication d'un moule de 4 briques... qui ne sera pas vraiment fonctionel

Nos premières briques!!!!

Même les boutchous participent



La tâche s’avère rude : Sébastien se fourni en terre sur un chantier voisin mais cette terre est en grosses mottes très dures à concasser. On passe donc un temps et une énergie importants à préparer la terre. De plus on s’aperçoit qu’il faut beaucoup de terre pour faire une brique (avec une baignoire à demie pleine on ne fait que huit briques environ). On arrive à peine à un rendement de 50 briques à 4 en deux jours et ils ont besoin de 1600 briques en tout ! Fort de ce constat, nous faisons jouer nos connaissances pour trouver une solution alternative. Une réponse satisfaisante est trouvée dès le lundi matin : se procurer de la terre déjà tamisée dans une briqueterie voisine à un prix abordable. Sébastien en prend une brouette pour faire un essai : c’est la bonne solution !!!

A partir du lundi, nous ne sommes plus que trois sur le chantier : les enfants sont à l’école et Tamara au travail. Du coup, pendant que Sébastien s’occupe de démarcher la terre et faire ses essais, nous nous  mettons à coudre le grillage sur les bottes avec du fil de fer. On utilise un arceau de gros pot de peinture redressé et légèrement retravaillé en guise d’aiguille et on passe le fil de fer d’un coté à l’autre du mur. On trouve assez rapidement une technique satisfaisante, mais là encore on avance à petits pas. Le mauvais temps est annoncé pour la fin de semaine. On décide alors de se concentrer sur la couture du grillage pour que Sébastien puisse bâcher définitivement ses murs et découper la bâche au niveau des fenêtres. Ce qui nous permettra de fabriquer les briques à l’intérieur au sec (et avec de la lumière) en fin de semaine.


Et voilà un grillage tout collé contre la paille
Chose dite chose faite : Nous avons réussi à coudre le grillage sur quasiment tout le mur Est, tout le mur Sud et la moitié du mur Ouest. Sébastien a réussi à ouvrir la bâche devant les baies vitrées Est et Sud. Et nous nous somme attaqué aux briques toute la journée de jeudi et vendredi matin. Avec la nouvelle terre, la tâche est nettement plus facile : nous moulons une centaine de briques à trois.

Le bonheur de travailler à l'intérieur avec la lumière naturelle


Nos premières briques sèches que l'on a déplacées

La centaine de brique de la fin de semaine

Le soir, nous partageons la petite vie de famille de nos hôtes, qui vivent, pour le temps du chantier, à 4 dans un mobil-home de 25m2. Pas facile a priori mais ils ont l’air de très bien le vivre.

De notre côté, nous dormons dans leur « caravane d’amis ». Royal !

Notre semaine s’écoule donc paisiblement et chaleureusement. Une autre belle rencontre.
Nous sommes contents d’avoir pu les aider un peu et nous avons appris plein de choses, Sébastien n’étant pas avare de conseils et explications.
Nous commençons aussi à prendre conscience de l’ampleur d’un chantier en éco-construction… Bon, on reste motivé quand même ! Pour l’instant…

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