Les deux semaines en compagnie de Jennie et Murray sont
finies et on part vers de nouvelles aventures : direction le Fiordland et
le fameux Mildford Track.
Départ Samedi matin. Première étape : faire des
provisions. Nous commençons par un bon petit déjeuner au local market de
Dunedin, puis munis de bon pain, bons fromages (non sérieusement, pas si mal
que ça pour un pays anglo-saxon…), bonne charcuterie et bons fruits, nous voilà
partis pour les Fiorlands, au Sud-Ouest de l’île. Nous avons toute la journée,
et en profitons pour passer par la route touristique : nous mettons 7h à
arriver à Te Anau, là où nous devons récupérer les tickets pour le Milford
Track mais ça en vaut la peine. Nous entrons enfin dans les montagnes de l’île
du sud et c’est magnifique !
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les plateaux du centre de l'Otago |
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la petite bourgade de Clyde ancienne ville de la ruée vers l'or |
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les gorges de Kawarau |
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Les montages autour de Queenstown |
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Le lac de Wanaka et ses montagnes |
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Le sud du lac Wakatipu et ses montagnes |
Camping à Te Anau le samedi soir.
Le dimanche matin, nous allons récupérer nos tickets au
bureau du DOC (nous n’avions qu’une
réservation). Et là, nouveau rebondissement. Les conditions climatiques le long
du Milford Track ne sont pas assez bonnes. Nous pouvons quand même faire la
randonnée mais la partie la plus en altitude ne peut, à moins d’une amélioration
peu probable d’ici 2 jours, se faire qu’en hélicoptère, moyennant bien sûr une
rondelette petite somme. Bon, on n’est pas venu ici pour abandonner ! Tant
pis ! Ce sera un très beau cadeau qu’on se fait et on espère que ça en
vaut vraiment la peine, mais allons-y !
Nous garons la voiture à Te Anau Down, à une trentaine de
kilomètre de Te Anau et montons dans le bateau qui nous amène au départ de la
randonnée qui est au bout du Lac Te Anau. En un peu plus d’une heure de bateau, nous traversons déjà de
magnifiques paysages. Je suis excitée comme une puce et très heureuse d’être
là.
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Un peu de vent sur le pont du bateau |
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On approche des monts du Fiordland |
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bain de pieds glacé avant de commencer!!! |
Puis toute petite étape de marche : nous n’avons que
5km à parcourir pour arriver au premier refuge. Nous avons donc un après-midi
pour flâner, rattraper le blog délaissé depuis un moment, écrire des cartes
postales et bouquiner.
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La rivière de Clinton, que l'on va remonter pendant 2,5 jusqu'à la source |
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Déjà quelque belle vues! |
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Clinton Hut, le premier refuge |
Le seul petit bémol à ce paradis ; les
« sandfly », encore elles (nous avions fait leur connaissance à
l’Abel Tasman), qui sont de touts petits moustiques d’une agressivité folle.
Nous avons du répulsif (aux plantes) mais je crois qu’il va falloir se résigner
à être plus ou moins couverts de piqûres démoniaques.
Dans la soirée, nous faisons la connaissance de Ross, le
Ranger en charge du refuge et de cette partie du chemin. Il est vraiment
rigolo. Un grand monsieur qui a l’air d’être là depuis l’ouverture du Milford
Track (en 1888 pour les ignares), qui connait toute la faune et la flore du
coin, qui fait des tas de blagues qu’on ne comprend pas, qui nous emmène pour
une petite visite guidée du coin, bref le Ranger comme on les imagine !
2ème jour : nous traversons des forêts
enchantées, admirons des cascades riantes, nous repaissons de vues magnifiques
sur les montagnes à pic qui nous entourent, écoutons le grondement des
avalanches et le chant des oiseaux. Bref, une journée, disons… pas trop mal. Il
ne fait pas très beau, toutefois. Ce n’est pas grave, on en profite bien. Nous
arrivons au refuge vers 14h30, ce qui est plutôt un bon timing car la pluie se
met à tomber peu après et ne s’arrête plus (il est 19h et ça a l’air bien parti…).
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Encore une belle vue de la rivière Clinton |
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On approche de la neige... |
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Une forêt elfique... |
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Le Mackinon Pass en vu!! Notre objectif!! |
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Des cascades, des cascades, encore des cascades |
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Mintaro Hut, le deuxième refuge. Complétement encastré au pied des falaises |
Demain ils annoncent encore de la pluie, beaucoup de pluie.
La ranger est venu nous parler. Pas moyen d’y couper : demain c’est
hélicoptère sur une partie du chemin. La bonne nouvelle, c’est qu’ils nous
laissent faire la montée et aller jusqu’au col par nous-même. C’est juste la
partie la plus pentue de la descente qui est trop dangereuse pour être
parcourue à pied. On va probablement manquer quelques beaux paysages mais bon…
on va prendre l’hélicoptère !!! 3 minutes environ… Pouin Pouin Pouin… Enfin
on verra ! Et on vous racontera cette nouvelle expérience !
3ème jour : WAHOU ! Ca c’était vraiment
une belle journée !
On est parti les premiers du refuge, très motivé par la vue
qu’on espère avoir du col. On est arrivé là-haut après une heure et demi de montée
environ, content d’avoir fait un peu d’effort (on préfère définitivement
marcher sur du dénivelé que sur du plat). Et là ! Magnifique !! Une
sensation d’être au bout du monde. On est resté une heure à admirer la vue. Et
on a été bien récompensé car on est les seuls à
profiter d’une belle éclaircie, qui a duré une petite demi-heure et qui
nous a permis de faire (enfin !) quelques belles photos ! Puis attente de
l‘hélicoptère dans un abri.
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Un Elfe? ou ça?? |
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Encore un pont suspendu, il y en a vraiment beaucoup sur le Milford track. |
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Un lever de nuage. C'est beaucoup plus impressionnant en mouvement. |
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Et Voilà!! Le Mackinon Pass!! The col avec la plus belle vue du track!! L'arc en ciel en option gratuite! |
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Les nuages commencent à laisser place au soleil |
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Les fameux Kéa! Ils volent tout ce qui trouvent! Même à un mètre de vous! |
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Deux amoureux sur le toit du monde |
L’hélicoptère arrive.
On monte dedans et hop ! On plonge littéralement dans le vide, le cœur te
remonte dans la tête, on tourbillonne dans les airs et on se pose. Ça a duré peut-être moins de 2 minutes mais
c’était vraiment intense, magnifique et génial. Jamais, au grand jamais, je
n’aurais eu l’idée de faire un tour d’hélicoptère avant ça, mais maintenant, je
me dis (et François également) que ça vaut vraiment le coup. Dommage qu’on
n’ait pas pris un peu de hauteur, pour voir la vue.
On descend ensuite le long d’un chemin très pentu. Ce ne
sont d’ailleurs que des escaliers au départ. Et on longe la rivière qui
rebondit et éclabousse de toute part. C’est vraiment beau. La seule chose,
c’est que sous le soleil, ça serait encore plus magique. Enfin… au moins, il ne
pleut pas.

On arrive enfin à un petit refuge, où sont mis à notre
disposition de l’eau chaude, du café et du thé. Plutôt sympa. Nous laissons nos
sacs pour parcourir les quelques kilomètres nous menant à une nouvelle
beauté : les Sutherland Falls, une cascade de 580 mètres de haut !
C’est la 5ème plus haute recensée au monde ! Si tu veux t’en
approcher, t’as intérêt à mettre ton K-way, et malgré ça, tu finis
trempé ! A part quand on s’appelle François Bailly et qu’on a décidé
d’aller prendre une douche sous la cascade. Je l’ai observé avec inquiétude
(depuis le matin, il me parlait d’aller se baigner dans des torrents impétueux
et ô combien dangereux), mais heureusement, la cascade a une telle force qu’il
n’a pas pu trop s’en approcher. Enfin, il a bien amusé tout le monde et était
très content !
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Southerland Falls,vue de loin... |
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...vue de près... |
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...de très près!!! Impressionnant! vivifiant! |
Nous récupérons nos sacs et finissons cette belle journée au
3ème refuge, où la promesse de beau temps pour le lendemain finit de
nous transporter de joie.
Petit aparté sur les refuges et sur le Milford Track :
nous marchons sur le Milford Track en tant que Independant Walkers et avons nos
propres refuges, d’un luxe douteux (pas de douche, très froid dès qu’il pleut,
dortoirs à minimum 10 places, quand même du gaz à disposition mais aucune
vaisselle). D’autres, moyennant une somme que je juge astronomique, marchent
sur ce chemin en tant que Guided Walkers. Comme le nom l’indique, ils ont des
guides, et logent dans de véritables hôtels de luxe, qui sont tous situés à peu
près à mi-chemin de nos refuges à nous. Bien entendu, ils n’ont rien à porter,
l’équipement leur est même offert. Jusqu’en 1960 environ (je ne suis plus
complètement sûre de la date) n’existait que cette possibilité. En effet, cette
célèbre randonnée avait été monopolisée par une entreprise privée(le THC), qui
entretenait le chemin, a construit ces refuges de luxe (ils l’étaient déjà à
l’époque !) et guidaient les randonneurs. Bien sûr ils limitaient
strictement les entrées sur le chemin et nul autre n’avait le droit d’y
pénétrer. Ceci contrevenait absolument à la politique des National Parks
néo-zélandais, qui offrent normalement un accès libre à leurs chemins de
randonnée. Or les Fiorlands sont parc national depuis 1905, me semble-t’il.
Certainement pour des histoires de gros sous, et malgré de nombreuses plaintes,
le gouvernement ne réprimandait pas le THC et laissait faire. Et ce jusque dans
les Années 1960 où les premiers Independent Walkers se sont répartis en 3
groupes et ont littéralement envahi le Milford Track, entrant par 3 entrées
différentes et se rejoignant tant bien que mal. A partir de là, le gouvernement
a enfin fait construire les refuges du DOC, où nous avons dormi, et c’est ainsi
que tout le monde peut venir marcher sur ce célébrissime chemin.
Enfin tout le monde… Nous restons dubitatifs car ça reste
quand même une sacrée randonnée de luxe ! Il est obligatoire de passer soit par
le DOC, comme nous l’avons fait, soit de s’adresser à ces compagnies de
randonnées guidées. Nous avons payé 200 euros chacun environ (sans compter la
nourriture que nous avons due acheter à part), plus l’hélicoptère. A titre
indicatif, les gens qui sont guidés payent 2000 dollars (1200 euros). D’autre
part, l’accès à ce chemin est strictement contingencé (40 personnes par jour en
passant par le DOC), interdiction stricte de camper, jours de marche imposés.
Nous avons eu de la chance pour nous inscrire car c’est le tout début de la
saison, mais en règle générale, il faut réserver plusieurs mois (voir années
pour la haute saison) à l’avance !
Pas vraiment notre conception de la randonnée…
4ème et dernier jour : nous nous levons sous
un temps maussade. 18km à faire aujourd’hui et nous prenons le bateau à 14h (il
ne nous attendra pas !). Pas de temps à perdre. Il nous faut attendre au
moins 3h pour enfin bénéficier de ce soleil tant attendu et espéré ! Voilà
qui nous redonne un peu de force car ce jour- là, pas vraiment d’enchantement
pour nous. Nous marchons exclusivement dans la forêt, qui est certes très belle
mais un peu monotone, et sur le plat, ce qui nous déplait profondément. En plus
pas moyen de faire des pauses car dès qu’on s’arrête, nous sommes assaillis par
ces Sand Flys de malheur.
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Encore des cascades... |
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de la forêt de et des montagnes |
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des ponts suspendus |
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mais tellement plus beaux avec le soleil!!!!!! |
Enfin pas d’enchantement, jusqu’à notre arrivée dans le
Milford Sound ! Car là… les mots me manquent… c’est absolument
MAGNIFIQUE ! Et je comprends enfin la renommée de ce chemin, qui pendant
plus de 100 ans, a été le seul accès par la terre au Milford Sound. C’était
d’ailleurs la raison d’être de ce chemin et ce dans un but purement touristique
(oui oui ! Dès 1888 ! L’époque des premières randonnées et des
ascensions fameuses, n’est-ce pas ?).
On a vraiment de la chance de pouvoir admirer le Milford
Sound puis la Milford Road sous le soleil. C’est un régal de chaque instant.
Mais j’anticipe un peu. Nous arrivons donc au Milford Sound
où bien entendu, nous nous faisons attaquer par des centaines de Sand Fly (en
même temps, nous sommes dans la Sand Fly Point). S’il n’y avait pas ces satanés
moustiques, ce serait vraiment le paradis sur terre.
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Sandfly point Photo finish!!! |
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Le Milford Sound, vu de Sandfly point |
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toujours le même mais vu du bateau |
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On en prend plein la vue!!! |
La traversée du fjord en bateau dure 20 minutes pour rejoindre le
village de Mildford Sound. Trop court... Puis nous montons directement dans le car qui va nous
ramener à la voiture.
Surtout ne pas s’endormir, car c’est une route extrêmement
réputée pour sa beauté. Effectivement, avec la chance de voir tout ça sous le
soleil, nous en prenons PLEIN LES YEUX !!
(désolé les amis... Pas de photos...)
Au point que notre conclusion est la suivante : le
Milford Track, ok, c’est magnifique, mais vraiment trop cher. Autant garder son
argent pour faire un tour de bateau ou en kayak dans le Milford Sound, et
parcourir la Milford Road à son rythme, en prenant des milliers de photos (ce
que nous n’avons pas pu faire puisqu’on
était dans le car). En tout cas, si on doit revenir ici, c’est ce que nous
ferons.
NB : Nous avions prévu au départ de rester un jour de
plus dans le Milford Sound pour en profiter pleinement, mais avons dû annuler
avec les nouveaux projets qui se dessinent : nos 24h de voilier !
Waouh' !
RépondreSupprimerWAOUH !!!
RépondreSupprimerJe dois dire que d'avoir fait cette rando sur Google earth il y a quelques jours (avec les photos attenantes), nous permet de plus partager avec vous cette rando. On visualise en permanence le lieu du récit, on est dans cet espace.
Il est comment le vin néo-zélandais ?