Samedi matin. Nous nous réveillons de bonne heure après une
nuit moyenne : il faut qu’on se réhabitue à dormir à tente ! Nous avons
envie de faire la ballade de 3-4 h au départ du camping et qui monte sur les
montagnes environnantes jusqu’à un lac. Il fait beau. Tout s’annonce bien.
Si ce n’est que François nous fait une crise allergique
monstrueuse. Après le petit déjeuner, il est tellement mal que nous décidons de
de fuir au plus vite. Tant pis, on sera plus vite sur la côte Ouest.
Oui, mais encore faut-il que la voiture démarre…
Depuis 2-3 jours, nous avions du mal à tourner la clé dans
le Neman pour mettre le contact. Ce matin, la clé est bloquée. Impossible de
faire démarrer la voiture.
Nous nous résignons à appeler notre loueur de voiture
(Jucy).
Et à l’heure où j’écris ce message, nous attendons le
dépanneur…
![]() |
En attendant, on fait les sac en prévision d'un changement de voiture... |
![]() |
Et on fait sécher ce qui est encore mouillé. |
Le dépanneur arrive, constate qu’en effet on ne peut plus
tourner la clé dans le contact, on rappelle Jucy et ils discutent
ensemble : il est possible que nous repartions aussitôt avec cette voiture
si le garagiste casse le système de sécurité. C’est ce que font les voleurs de
voiture… Ca nous permettrait de tourner la clé sans problème. Le gros
inconvénient, c’est que la voiture devient très facile à voler. Or en Nouvelle
Zélande, apparemment, les parkings de sites touristiques et de départs de
randonnées sont régulièrement visités. Jucy n’est pas trop chaud pour nous laisser
rouler avec une voiture comme ça pendant une semaine (date à laquelle nous
rendons définitivement la voiture). Ils décident donc de faire casser le
système en mesure provisoire, pour nous permettre de repartir. Lundi matin, ils
nous appelleront pour nous donner leur décision : remplacement du véhicule
ou nous envoyer chez un garagiste pour changer le Nemam.
Le dépanneur n’a ni les outils sur lui, ni le savoir-faire.
Il repart en nous promettant de revenir dans une demi-heure maxi avec son
mécanicien et les outils.
Nous sommes assez satisfaits de la tournure des choses. Nous
allons peut-être pouvoir repartir avant midi.
Une petite demi-heure après, le dépanneur est de retour. Il
est seul dans la voiture… Pas d’outils, pas de mécanicien : il est absent
jusqu’à demain. Vraisemblablement à Chrischurch jusque tard dans la nuit et
donc pas disponible avant 9h demain matin.
Bon, il va falloir qu’on attende jusqu’à demain matin.
Génial…
Allez positivons ! Dans notre malheur, on a quand même
un peu de chance :
-
- La voiture a refusé de démarrer sur un site de
camping plutôt sympa. Au moins, on n’est pas sur un bord de route… Ou même aux
sources thermales où on n’aurait pas pu camper…
- -
Il fait beau.
-
- Il y a toujours cette fameuse randonnée à faire,
ce qui va remplir notre après-midi.
-
- Nous n’avons aucun rendez-vous à honorer, pas de
réservation pour une activité ou autre, pas d’avion à prendre avant une
semaine. On peut se permettre d’attendre un peu.
-
- Nous avons de la nourriture pour un jour
supplémentaire.
Nous partons donc faire la randonnée : 17km
aller-retour, quasiment sur le plat, dans la forêt, avec une arrivée sur un lac
sympathique. Nous n’avons pas de photo car j’ai oublié de remettre la carte
mémoire dans l’appareil… Désolée !
Ce n’est pas extraordinaire mais joli et surtout ça tombe à
pic pour occuper notre après-midi. Nous faisons la sieste au soleil sur le
ponton du lac, avec délices.
En plus au lac, nous n’avons quasiment pas le rhume des
foins et il y a beaucoup moins de Sandfly !
Retour au camping où nous passons une meilleure nuit.
Puis attente du fameux mécanicien… On croise les doigts pour
repartir aujourd’hui !
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petit sudoku pour faire passer le temps |
A 9h50 du matin, toujours rien. François prend les choses en
main et appelle directement le garage qui doit nous dépanner (il avait pensé à
demander le numéro de téléphone la veille) pour vérifier qu’ils ne nous ont pas
oubliés. Et là, on tombe des nues : la nana qu’il a au téléphone nous dit
qu’ils sont passés hier après-midi, que nous n’étions pas là, et que
maintenant, elle ne peut vraiment pas
nous dire quand le mécanicien pourra revenir. Peut-être cet après-midi,
peut-être demain, elle n’en sait rien. QUOI ???? Mais attendez, ça va pas
du tout là. Jamais hier le dépanneur ne nous a laissé entendre que son
mécanicien pouvait venir dès l’après-midi. Ce mécanicien est censé avoir été à
Chirstchurch jusque tard dans la nuit, d’où son impossibilité de venir avant le
dimanche matin. Le gars nous a même encouragés à aller nous promener !
Furieux, nous (enfin François) appelons illico Jucy pour les prévenir, d’une
part que nous sommes toujours coincés au camping (Jucy pensait que nous étions
repartis depuis déjà 24 heures !), d’autre part que le mécanicien n’a pas
l’intention de venir nous aider. Nous ne pouvons (et ne voulons) absolument pas
rester à poireauter un jour de plus, ne serait-ce que parce que nous allons
manquer de nourriture et d’eau ! Jucy est scandalisé également et s’occupe
de rappeler le garage pour faire bouger les choses.
A 11h du matin, deux évènements arrivent
simultanément : Jucy nous rappelle pour nous dire qu’il a eu le garage,
que le mécanicien que nous attendons depuis hier a dû passer la nuit à
Christchurch, est en train de rentrer et sera là aux alentours de 13h (je vous
rappelle que ce même mécanicien est censé être passé hier après-midi quand nous
n’étions pas là, ce qui lui suppose un don d’ubiquité… intéressant). Au même
moment, ce mécanicien tant attendu se pointe, la fleur au fusil… Ah bon ?
Dis donc, il revient drôlement vite de Christchurch ! Il essaie de
démarrer la voiture (comme nous l’avons fait mille fois, et comme l’a fait le 1er
gars 100 fois hier) et nous dit : « Tiens c’est marrant, la clé ne
veut pas tourner ». Sans blague ? « Bon, ben il faut que j’aille
chercher quelques outils ». Ben, oui, il est venu sans outil, ce serait
trop simple…
Il revient au bout de 10 minutes, avec une autre voiture (ce
qui prouve quand même que leur garage n’est pas vraiment loin…), avec les
fameux outils que nous attendons depuis hier : il s’agit d’un…
tournevis et quelques autres babioles!!!! Pas grand choses en tout cas.
En un petit quart d’heure, il a démonté le boitier et NOUS
POUVONS ENFIN REPARTIR !!!
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aspect de notre tableau de bord après destruction partiel du gentil mécanicien |
On a quand même le sentiment de s’être fait mené en bateau.
On soupçonne fortement que ce fameux mécanicien n’a jamais été à Christchurch,
mais n’avait tout simplement pas envie de se bouger pendant le week-end pour
nous aider… Car c’est quand même un peu louche qu’à peine Jucy commence à
gueuler sérieusement, il se pointe comme une fleur… Non ?
Enfin, bon, on a perdu 30h, mais on peut enfin repartir.
D’après ce qu’on a compris, Jucy va nous laisser la voiture comme ça jusqu’à
vendredi. Il faut juste qu’on fasse super attention car elle peut se faire
voler comme un rien (il suffit d’ouvrir la portière et de tourner n’importe
quelle clé ou tournevis pour la démarrer…). Malgré ça, on n’a vraiment pas
envie de perdre à nouveau une journée (ou plus !) pour la faire réparer ou
pour aller chercher une autre voiture. Il nous reste 5 jours et demi : on
a envie d’en profiter d’une part, et c’est une courte période d’autre
part ; on prend le risque.
On fonce vers les glaciers de la côte Ouest (le Franz Joseph
Glacier et le Fox Glacier), qui, d’après les photos qu’on a vu, ce que les gens
nous en disent, et ce qu’on a lu dans les guides, promettent d’être un
véritable petit paradis : nous allons enfin voir les vraies montagnes de
l’île du Sud ! Avec des sommets à plus de 3000 mètres, des glaciers
majestueux qui descendent presque jusqu’à la mer, des randonnées qui prennent
de la hauteur, des lacs miroirs magnifiques…
On arrive en fin d’après-midi au Franz Joseph Glacier. Le
temps est nuageux, un peu triste. Nous nous rendons tout de suite au DOC pour
nous renseigner sur la météo dans les prochains jours et sur les balades à
faire. Les prévisions météo sont … huumm… pas vraiment ce qu’on espérait. Lundi : nuageux et pluie s’installant
dans la journée. Mardi et mercredi : pluies éparses, nuageux. Jeudi :
un peu mieux. Bon… Ce n’est pas gagné pour les belles vues des montagnes.
Pour l’anecdote : nous sommes sur la côte Ouest, où ils
enregistrent les plus hauts niveaux de précipitations de toute la Nouvelle
Zélande. A Franz Joseph, il tombe 4mètres de pluie par an (c’est entre 4 à 5
fois plus qu’à Londres, à titre de comparaison). Et au sommet du glacier, le
taux de précipitation est 4 fois plus élevé : 16 mètres d’eau par
an !! Autant dire que ceux qui voient les glaciers sous le soleil sont des
petits chanceux !
Nullement découragés et malgré l’heure un peu avancée, nous
décidons d’aller au pied du glacier Franz Joseph le soir-même : c’est une
petite balade facile d’une heure et demi. Ça serait plus joli sur le soleil
mais c’est quand même très impressionnant ! Nous sommes à 500 mètres du
glacier.
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le glacier est au fond dans les nuages, et dire qu'il y a cent ans il arrivait a nos pieds... |
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encore des jolies casades |
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le beau temps est du mauvais côté... |
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vu du front du glacier, on est à 500m |
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un peu plus tard le soleil fait une apparition sur le haut du glacier et puis on a trouvé un meilleur point de vue |
Nous projetons de faire 2 balades de 8h dans les 2 jours qui
viennent, en espérant que la pluie nous laisse du répit. Nous décidons de
commencer par la balade qui monte au-dessus du Fox Glacier. Nous passons
donc la nuit dans un camping là-bas.
Nous avons prévu de nous lever très tôt (5h du matin) dans l’espoir de passer
aux plus hauts points (sommet à 1021 mètre, puis le chemin monte encore jusqu’à
1300 mètres d’altitude) avant la pluie. Cependant, nous avons pris cette
décision après être passé au DOC et n’avons pas pu demander s’il y avait un
danger à faire cette balade par temps incertain. Or, quand nous demandons son
avis à la dame à l’accueil du camping, elle nous effraie un peu en nous disant
qu’ils annoncent plein de pluie pour demain (ce n’est pas ça qu’on avait
compris) et qu’il est très dangereux d’aller dans la montagne…
Nous mettons le réveil à 5h et nous disons que nous verrons
bien comment sera le temps au réveil…
Il commence à pleuvoir dans la nuit. Quand le réveil sonne,
le son de la pluie sur la tente nous décourage complètement et nous nous
rendormons…
Nous sommes prêts à partir à 9h, il pleut, pas énormément
cependant. Nous ne savons pas trop quoi faire. On décide d’aller voir le
glacier Fox par 2 chemins différents (2 petites balades faciles) : aller
au pied du glacier (nous pouvons aller jusqu’à 200 mètres !), et monter
jusqu’à un belvédère. Pour la petite histoire, c’est de cet endroit que les
randonneurs, il y a 100 ans, partaient marcher sur le glacier ! Il a bien
reculé depuis…
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le front du glacier vu de loin |
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vu de près |
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impressionnant comme le glacier a rappé la roche |
Nous avons un peu de chance et il ne pleut plus quand nous
sommes au belvédère, ce qui nous permet d’admirer la vue !
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imaginez qu'il y a 100 ans, c'était à partir d'ici qu'on montait su le glacier, impressionnant la vitesse à laquelle il a reculé |


La pluie recommence alors que nous arrivons à la voiture.
Elle ne s’arrêtera plus jusqu’au soir…
On espère compléter notre petite journée de marche par une 3ème
balade, autour d’un lac qui par beau temps, reflète d’une façon parfaite les
montages alentours. On sait qu’on ne verra pas ça mais ça nous fera une petite
marche sympathique. Sauf que la pluie s’est intensifiée. La voiture est balayée
par de grandes gerbes d’eau, poussées par le vent. On n’a pas vraiment envie
d’en sortir…
Nous retournons au DOC pour nous renseigner à nouveau sur le
temps et pour avoir leur avis sur les risques éventuels à faire les 2 grandes
randos qu’on voulait faire. Les prévisions météo se sont aggravées : pluie
pour les 3 jours qui viennent, moins fortes cependant qu’aujourd’hui. Pas de
danger à faire les balades mais on risque de marcher 8h dans la forêt, dans la
boue, pour ne rien voir du tout.
Et là franchement, on est dépité et on se demande si on ne
va pas quitter tout de suite cette région et aller voir ailleurs. Deux autres
endroits nous intéressent : les Pancakes Rocks, qui sont une curiosité
géologique sympa à aller voir, plus au Nord sur la côte Ouest, et le Nelson
Lakes Park. Nous demandons la météo au DOC pour ces endroits-là. La réponse est
claire et définitive : il va pleuvoir sur toute la Nouvelle Zélande,
jusqu’à la fin de la semaine…
Du coup, ben on va rester là, au moins demain. On va
remettre le réveil super tôt, toujours dans l’espoir d’éviter au maximum la
pluie, et on va aller faire la balade de 8 heures au-dessus du glacier Franz
Joseph. Si on ne voit rien, on fera au moins un peu de sport.
Si on a le courage de se lever demain s’il pleut encore…
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