samedi 30 novembre 2013

Entre pannes et désillusions : il est temps de s’en aller



Samedi matin. Nous nous réveillons de bonne heure après une nuit moyenne : il faut qu’on se réhabitue à dormir à tente ! Nous avons envie de faire la ballade de 3-4 h au départ du camping et qui monte sur les montagnes environnantes jusqu’à un lac. Il fait beau. Tout s’annonce bien.

Si ce n’est que François nous fait une crise allergique monstrueuse. Après le petit déjeuner, il est tellement mal que nous décidons de de fuir au plus vite. Tant pis, on sera plus vite sur la côte Ouest.

Oui, mais encore faut-il que la voiture démarre…
Depuis 2-3 jours, nous avions du mal à tourner la clé dans le Neman pour mettre le contact. Ce matin, la clé est bloquée. Impossible de faire démarrer la voiture.

Nous nous résignons à appeler notre loueur de voiture (Jucy).
Et à l’heure où j’écris ce message, nous attendons le dépanneur…


En attendant, on fait les sac en prévision d'un changement de voiture...

Et on fait sécher ce qui est encore mouillé.
Le dépanneur arrive, constate qu’en effet on ne peut plus tourner la clé dans le contact, on rappelle Jucy et ils discutent ensemble : il est possible que nous repartions aussitôt avec cette voiture si le garagiste casse le système de sécurité. C’est ce que font les voleurs de voiture… Ca nous permettrait de tourner la clé sans problème. Le gros inconvénient, c’est que la voiture devient très facile à voler. Or en Nouvelle Zélande, apparemment, les parkings de sites touristiques et de départs de randonnées sont régulièrement visités. Jucy n’est pas trop chaud pour nous laisser rouler avec une voiture comme ça pendant une semaine (date à laquelle nous rendons définitivement la voiture). Ils décident donc de faire casser le système en mesure provisoire, pour nous permettre de repartir. Lundi matin, ils nous appelleront pour nous donner leur décision : remplacement du véhicule ou nous envoyer chez un garagiste pour changer le Nemam.


Le dépanneur n’a ni les outils sur lui, ni le savoir-faire. Il repart en nous promettant de revenir dans une demi-heure maxi avec son mécanicien et les outils.

Nous sommes assez satisfaits de la tournure des choses. Nous allons peut-être pouvoir repartir avant midi.
Une petite demi-heure après, le dépanneur est de retour. Il est seul dans la voiture… Pas d’outils, pas de mécanicien : il est absent jusqu’à demain. Vraisemblablement à Chrischurch jusque tard dans la nuit et donc pas disponible avant 9h demain matin. 

Bon, il va falloir qu’on attende jusqu’à demain matin. Génial…

Allez positivons ! Dans notre malheur, on a quand même un peu de chance :
-          - La voiture a refusé de démarrer sur un site de camping plutôt sympa. Au moins, on n’est pas sur un bord de route… Ou même aux sources thermales où on n’aurait pas pu camper…
-         -  Il fait beau.
-          - Il y a toujours cette fameuse randonnée à faire, ce qui va remplir notre après-midi.
-          - Nous n’avons aucun rendez-vous à honorer, pas de réservation pour une activité ou autre, pas d’avion à prendre avant une semaine. On peut se permettre d’attendre un peu.
-          - Nous avons de la nourriture pour un jour supplémentaire.

Nous partons donc faire la randonnée : 17km aller-retour, quasiment sur le plat, dans la forêt, avec une arrivée sur un lac sympathique. Nous n’avons pas de photo car j’ai oublié de remettre la carte mémoire dans l’appareil… Désolée !
Ce n’est pas extraordinaire mais joli et surtout ça tombe à pic pour occuper notre après-midi. Nous faisons la sieste au soleil sur le ponton du lac, avec délices.
En plus au lac, nous n’avons quasiment pas le rhume des foins et il y a beaucoup moins de Sandfly !
Retour au camping où nous passons une meilleure nuit.

Puis attente du fameux mécanicien… On croise les doigts pour repartir aujourd’hui !

petit sudoku pour faire passer le temps
A 9h50 du matin, toujours rien. François prend les choses en main et appelle directement le garage qui doit nous dépanner (il avait pensé à demander le numéro de téléphone la veille) pour vérifier qu’ils ne nous ont pas oubliés. Et là, on tombe des nues : la nana qu’il a au téléphone nous dit qu’ils sont passés hier après-midi, que nous n’étions pas là, et que maintenant,  elle ne peut vraiment pas nous dire quand le mécanicien pourra revenir. Peut-être cet après-midi, peut-être demain, elle n’en sait rien. QUOI ???? Mais attendez, ça va pas du tout là. Jamais hier le dépanneur ne nous a laissé entendre que son mécanicien pouvait venir dès l’après-midi. Ce mécanicien est censé avoir été à Chirstchurch jusque tard dans la nuit, d’où son impossibilité de venir avant le dimanche matin. Le gars nous a même encouragés à aller nous promener ! Furieux, nous (enfin François) appelons illico Jucy pour les prévenir, d’une part que nous sommes toujours coincés au camping (Jucy pensait que nous étions repartis depuis déjà 24 heures !), d’autre part que le mécanicien n’a pas l’intention de venir nous aider. Nous ne pouvons (et ne voulons) absolument pas rester à poireauter un jour de plus, ne serait-ce que parce que nous allons manquer de nourriture et d’eau ! Jucy est scandalisé également et s’occupe de rappeler le garage pour faire bouger les choses.

A 11h du matin, deux évènements arrivent simultanément : Jucy nous rappelle pour nous dire qu’il a eu le garage, que le mécanicien que nous attendons depuis hier a dû passer la nuit à Christchurch, est en train de rentrer et sera là aux alentours de 13h (je vous rappelle que ce même mécanicien est censé être passé hier après-midi quand nous n’étions pas là, ce qui lui suppose un don d’ubiquité… intéressant). Au même moment, ce mécanicien tant attendu se pointe, la fleur au fusil… Ah bon ? Dis donc, il revient drôlement vite de Christchurch ! Il essaie de démarrer la voiture (comme nous l’avons fait mille fois, et comme l’a fait le 1er gars 100 fois hier) et nous dit : « Tiens c’est marrant, la clé ne veut pas tourner ». Sans blague ? « Bon, ben il faut que j’aille chercher quelques outils ». Ben, oui, il est venu sans outil, ce serait trop simple…

Il revient au bout de 10 minutes, avec une autre voiture (ce qui prouve quand même que leur garage n’est pas vraiment loin…), avec les fameux outils que nous attendons depuis hier : il s’agit d’un… tournevis et quelques autres babioles!!!! Pas grand choses en tout cas. 

En un petit quart d’heure, il a démonté le boitier et NOUS POUVONS ENFIN REPARTIR !!!

aspect de notre tableau de bord après destruction partiel du gentil mécanicien
On a quand même le sentiment de s’être fait mené en bateau. On soupçonne fortement que ce fameux mécanicien n’a jamais été à Christchurch, mais n’avait tout simplement pas envie de se bouger pendant le week-end pour nous aider… Car c’est quand même un peu louche qu’à peine Jucy commence à gueuler sérieusement, il se pointe comme une fleur… Non ?

Enfin, bon, on a perdu 30h, mais on peut enfin repartir. D’après ce qu’on a compris, Jucy va nous laisser la voiture comme ça jusqu’à vendredi. Il faut juste qu’on fasse super attention car elle peut se faire voler comme un rien (il suffit d’ouvrir la portière et de tourner n’importe quelle clé ou tournevis pour la démarrer…). Malgré ça, on n’a vraiment pas envie de perdre à nouveau une journée (ou plus !) pour la faire réparer ou pour aller chercher une autre voiture. Il nous reste 5 jours et demi : on a envie d’en profiter d’une part, et c’est une courte période d’autre part ; on prend le risque.
 
On fonce vers les glaciers de la côte Ouest (le Franz Joseph Glacier et le Fox Glacier), qui, d’après les photos qu’on a vu, ce que les gens nous en disent, et ce qu’on a lu dans les guides, promettent d’être un véritable petit paradis : nous allons enfin voir les vraies montagnes de l’île du Sud ! Avec des sommets à plus de 3000 mètres, des glaciers majestueux qui descendent presque jusqu’à la mer, des randonnées qui prennent de la hauteur, des lacs miroirs magnifiques…

On arrive en fin d’après-midi au Franz Joseph Glacier. Le temps est nuageux, un peu triste. Nous nous rendons tout de suite au DOC pour nous renseigner sur la météo dans les prochains jours et sur les balades à faire. Les prévisions météo sont … huumm… pas vraiment ce qu’on espérait.  Lundi : nuageux et pluie s’installant dans la journée. Mardi et mercredi : pluies éparses, nuageux. Jeudi : un peu mieux. Bon… Ce n’est pas gagné pour les belles vues des montagnes.

Pour l’anecdote : nous sommes sur la côte Ouest, où ils enregistrent les plus hauts niveaux de précipitations de toute la Nouvelle Zélande. A Franz Joseph, il tombe 4mètres de pluie par an (c’est entre 4 à 5 fois plus qu’à Londres, à titre de comparaison). Et au sommet du glacier, le taux de précipitation est 4 fois plus élevé : 16 mètres d’eau par an !! Autant dire que ceux qui voient les glaciers sous le soleil sont des petits chanceux !
Nullement découragés et malgré l’heure un peu avancée, nous décidons d’aller au pied du glacier Franz Joseph le soir-même : c’est une petite balade facile d’une heure et demi. Ça serait plus joli sur le soleil mais c’est quand même très impressionnant ! Nous sommes à 500 mètres du glacier.

le glacier est au fond dans les nuages, et dire qu'il y a cent ans il arrivait a nos pieds...

encore des jolies casades

le beau temps est du mauvais côté...

vu du front du glacier, on est à 500m

un peu plus tard le soleil fait une apparition sur le haut du glacier et puis on a trouvé un meilleur point de vue
Nous projetons de faire 2 balades de 8h dans les 2 jours qui viennent, en espérant que la pluie nous laisse du répit. Nous décidons de commencer par la balade qui monte au-dessus du Fox Glacier. Nous passons donc  la nuit dans un camping là-bas. Nous avons prévu de nous lever très tôt (5h du matin) dans l’espoir de passer aux plus hauts points (sommet à 1021 mètre, puis le chemin monte encore jusqu’à 1300 mètres d’altitude) avant la pluie. Cependant, nous avons pris cette décision après être passé au DOC et n’avons pas pu demander s’il y avait un danger à faire cette balade par temps incertain. Or, quand nous demandons son avis à la dame à l’accueil du camping, elle nous effraie un peu en nous disant qu’ils annoncent plein de pluie pour demain (ce n’est pas ça qu’on avait compris) et qu’il est très dangereux d’aller dans la montagne…
Nous mettons le réveil à 5h et nous disons que nous verrons bien comment sera le temps au réveil…

Il commence à pleuvoir dans la nuit. Quand le réveil sonne, le son de la pluie sur la tente nous décourage complètement et nous nous rendormons…
Nous sommes prêts à partir à 9h, il pleut, pas énormément cependant. Nous ne savons pas trop quoi faire. On décide d’aller voir le glacier Fox par 2 chemins différents (2 petites balades faciles) : aller au pied du glacier (nous pouvons aller jusqu’à 200 mètres !), et monter jusqu’à un belvédère. Pour la petite histoire, c’est de cet endroit que les randonneurs, il y a 100 ans, partaient marcher sur le glacier ! Il a bien reculé depuis…

le front du glacier vu de loin

vu de près

impressionnant comme le glacier a rappé la roche
Nous avons un peu de chance et il ne pleut plus quand nous sommes au belvédère, ce qui nous permet d’admirer la vue !


imaginez qu'il y a 100 ans, c'était à partir d'ici qu'on montait su le glacier, impressionnant la vitesse à laquelle il a reculé




La pluie recommence alors que nous arrivons à la voiture. Elle ne s’arrêtera plus jusqu’au soir…
On espère compléter notre petite journée de marche par une 3ème balade, autour d’un lac qui par beau temps, reflète d’une façon parfaite les montages alentours. On sait qu’on ne verra pas ça mais ça nous fera une petite marche sympathique. Sauf que la pluie s’est intensifiée. La voiture est balayée par de grandes gerbes d’eau, poussées par le vent. On n’a pas vraiment envie d’en sortir…

Nous retournons au DOC pour nous renseigner à nouveau sur le temps et pour avoir leur avis sur les risques éventuels à faire les 2 grandes randos qu’on voulait faire. Les prévisions météo se sont aggravées : pluie pour les 3 jours qui viennent, moins fortes cependant qu’aujourd’hui. Pas de danger à faire les balades mais on risque de marcher 8h dans la forêt, dans la boue, pour ne rien voir du tout.

Et là franchement, on est dépité et on se demande si on ne va pas quitter tout de suite cette région et aller voir ailleurs. Deux autres endroits nous intéressent : les Pancakes Rocks, qui sont une curiosité géologique sympa à aller voir, plus au Nord sur la côte Ouest, et le Nelson Lakes Park. Nous demandons la météo au DOC pour ces endroits-là. La réponse est claire et définitive : il va pleuvoir sur toute la Nouvelle Zélande, jusqu’à la fin de la semaine…


Du coup, ben on va rester là, au moins demain. On va remettre le réveil super tôt, toujours dans l’espoir d’éviter au maximum la pluie, et on va aller faire la balade de 8 heures au-dessus du glacier Franz Joseph. Si on ne voit rien, on fera au moins un peu de sport. 

Si on a le courage de se lever demain s’il pleut encore…

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