Après ce
petit coup de gueule, il est temps de vous raconter nos quelques jours dans le
cirque de Salazie.
Nous y
sommes arrivés après 3 correspondances de bus et 2 heures d’attente à Saint
André. Quand on choisit de voyager par bus, il ne faut pas être trop
pressé !
Nous avons
trouvé un camping à la ferme à
Ilet-à-Vidot, au-dessus de Hellbourg. Nous prévoyons d’y passer 5 nuits.
Quand nous
arrivons, il y a déjà 2 messieurs et un couple. Tout ce petit monde est fort
sympathique et nous bavardons bien, échangeant de bons plans balades, de petits
trucs et astuces de campeurs-randonneurs et nous racontant nos histoires.
Chouette !
Une menace
de cyclones (2 !) pèse sur la Réunion, mais ils sont encore très loin.
Pour l’instant, aucune raison de paniquer.
Jeudi
Nous partons
faire une première ballade : le but en est la source Manouilh, une source
d’eau thermale ferrugineuse chaude
(31°C). Cette source rejoint un torrent impétueux avec de jolies cascades. Nous
avons de beaux points de vue sur Hellbourg et le cirque, bref une chouette
balade.
Cependant,
nos jambes sont toujours douloureuses et même si nous profitons bien du bonheur
de marcher avec un tout petit sac à dos très léger, nous commençons à saturer
un peu des randos…
Notre balade
fait une boucle qui passe par Hellbourg. Nous en profitons pour passer
l’après-midi dans ce joli village.
C’est le
seul village des DOM-TOM classé Plus Beau Village de France. Il est plein de
cases créoles de toutes les couleurs. Pour notre culture, nous décidons d’aller
à la visite de la Maison Folio. C’est une villa créole encore habitée. La
famille organise des visites guidées de leur jardin ornemental et des pièces
principales qu’ils ont agrémenté de mobilier typique de la Réunion. La visite
est très enrichissante et très sympathique. On ressent l’amour de la famille
pour leur maison et leur culture dans le discours de chacun, petit fils, fille
et grand-mère. On y apprend par exemple que les premiers habitants des cirques
furent les « marrons », terme donné aux esclaves qui fuyaient leur
maîtres et qui s’y réfugiaient. Les noms des trois cirques sont par conséquent
dérivés du malgache et autres langues africaines.
Pour
rejoindre notre camping, nous passons devant les ruines des anciennes thermes.
Elles se trouvent au fond d’une petite ravine. La ville s’est servie de ces
dernières pour en faire un jardin d’agrément fort agréable. Ce sont ces thermes
qui ont été à l’origine du développement historique du cirque de Salazie. Le
gouverneur et les riches familles de l’île passaient alors leur été à
HellBourg, pour y trouver l’air frais et les bains chauds. D’où la présence de
ces multiples cases créoles dans le village. Malheureusement, un cyclone
violent engendra un glissement de terrain qui boucha la source en 1946 et le
Cirque de Salazie fut lentement abandonné au profit du Cirque de Cilaos où il y
a aussi des sources thermales.
Le soir,
nous rencontrons des nouvelles personnes au camping, un couple de grands
voyageurs assez âgés. Malheureusement, ce ne sont pas vraiment des personnes
sympathiques, le mari surtout. Il ne peut pas parler 2 minutes sans émettre une
critique négative. C’est très pénible. Ça fait 2 fois qu’on rencontre des gens
comme ça. Ça fait partie des voyages aussi !
Vendredi
Aujourd’hui,
direction le piton d’Anchaing. C’est un piton qui trône au milieu du cirque et
qui du coup offre de belles vues sur tout le cirque. Nous débutons la randonnée
vers 7h30 pour la terminer vers 11h30. La montée finale fut particulièrement à
pic et nous a donné du fil à retordre. Cependant, ce genre de montée se fait
bien plus rapidement sans nos sacs de randonnées. Le haut du piton est un petit
plateau, nous en faisons le tour pour y apprécier les vues sur les différents
coins du cirque. Pour le retour, en grands flemmards, nous nous épargnons les
5km de route grimpante pour rejoindre le camping en faisant du stop.
L’après-midi
nous restons au camping pour un repos bien mérité. Sieste, lecture et sudoku au
programme.
Samedi
Nous avions
décidé la veille que cette journée serait une journée repos et organisation
mais la matinée commence avec nos malheurs de tente. En effet, un deuxième
raccord de l’arceau principal a cassé dans la nuit. N’ayant qu’un seul manchon
de réparation, nous décidons de tenter une réparation type Mac Gyver.
Nous
achetons une cannette et de la glue à la boutique en haut du chemin. Nous
découpons une languette dans le tour de la canette que nous roulons sur
elle-même. Cela nous fournit un mini tube qui, inséré au centre, servira de
support pour recoller les deux bout de chaque raccord cassé. Une fois la colle
séchée, tout content que cela marche, nous remontons la tente. Mais à peine
l’arceau mis en tension, notre réparation cède comme une brindille. Dépités,
nous essayons désespérément de trouver une autre solution. Ayant collé les
morceaux de canette avec de la glue, il est illusoire d’envisager de remettre
un tuteur plus solide à l’intérieur de des raccords. Nous envisageons alors de
bricoler un autre manchon réparateur. C’est à cet instant, vers dix heures du
matin, que Guy, un randonneur du camping, eu la très bonne idée de se cuisiner
un couscous en boite. Nous récupérons le couvercle de la boite de conserve, et
nous le roulons sur lui-même pour en faire notre deuxième manchon. La deuxième
tentative sera la bonne. Nous remontons la tente et… Bon, la tente prend une
allure un peu bancale, mais cette fois ça tiens ! Ouf !
Du coup,
nous partons à Hellbourg et nous installons dans un cybercafé que nous avions
repéré. Très joli cybercafé, qui se situe en fait dans un hôtel-restaurant.
Encore une belle case créole. Les gérants sont très sympas car lorsque nous
arrivons, ils font leur pause. Malgré cela ils acceptent de nous recevoir et
même de nous servir des cafés et une excellente tarte à la noix de coco. Nous
profitons de ces quelques heures d’internet pour organiser la suite de notre
voyage, que ce soit à la Réunion ou pour notre retour en métropole. Nous avançons bien et finissons
la journée satisfaits !
Dimanche
C’est notre
dernière journée. Et on a quand même envie de faire une grosse rando. Celle
qu’on voulait faire est fermée (le trou de fer). Nous nous rabattons sur la
montée au gîte de Bélouve et redescente par le cap Anglais, en passant par
la forêt primaire de Bélouve. C’est une rando annoncée en 7h30, que nous ferons
un peu plus rapidement mais au prix de jambes douloureuses sur la fin. Nous
nous régalons : la journée est superbe, fraiche et ensoleillée. J’apprécie
particulièrement le début du sentier, encadré d’hortensias blancs. Les points
de vue sont magnifiques, que ce soit au gîte de Bélouve ou au Cap anglais, où
nous déjeunons. Nous y arrivons juste avant les nuages. Parfait !
Et vous
savez quoi ? On a des photos ! Car on vient de réaliser que le
téléphone de François a un appareil photo… Nous, lents ? Pas du
tout !
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Le piton d'Anchaing, où nous étions 2 jours avant |
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