Départ de Paris, Jeudi 5 Décembre, 21h, température de 3°C
environ.
Arrivée 11h plus tard à Saint Denis, vendredi, 10h30 heure
locale, 30°C, chaleur humide. Première chose à faire : se débarrasser de
quelques pulls et vite se mettre en short.
Le vol s’est bien passé. On commence à en avoir un peu
marre des avions et on a eu du mal à dormir mais bon… Par contre, un peu déçus
par la prestation Air France : les hôtesses et stewards ne sont pas très
aimables et pas vraiment à notre écoute, comparé à Air Malaysia en tout cas.
Nous prenons notre premier « car jaune » pour nous
rendre à Saint Denis. C’est un réseau de bus qui parcourt toute l’île.
On a un peu appris de nos déboires en Nouvelle Zélande et
nous avons prévu le premier endroit où nous dormirons. Nous avons jeté notre
dévolu sur la pension Aïssa, pension bon marché, et sommes en fait assez
agréablement surpris par le lieu. L’accueil est également sympathique :
Mustapha, le propriétaire nous donne notamment plein de conseils sur Saint
Denis. Nous allons y rester quelques jours pour organiser la suite.
Car, et là on est encore pire qu’en Nouvelle Zélande, nous
n’avons quasiment rien organisé… La seule chose prévue est 2 semaines de
wwoofing dans la première quinzaine de janvier. Pour le reste du temps (nous
sommes quand même là pour 2 mois normalement !), nous ne savons pas ce que
nous allons faire. Des envies de rando bien sûr ! Mais 1 mois et demi de
rando ? Ça fait un peu beaucoup non ? En plus, nous avons
commencé à lire sérieusement les guides
(mieux vaut tard que jamais !) et découvrons avec angoisse :
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Qu’il n’y presque pas de camping à la Réunion
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Qu’il faut réserver hyper en avance les gîtes de
randonnée
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Qu’ils sont très chers (pour notre budget en
tout cas)
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Que nous arrivons non seulement dans la période
des cyclones, ce qu’on savait. Mais, et
ça va évidemment avec mais nous ne l’avions pas réalisé, dans la saison
des pluies. J’ai bien dit : pluies. Il pleut donc tous les jours !
Pas le plus agréable pour le camping et la rando.
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En pleine réflexion à la pension Aïssa |
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En plus, dans 10 jours, ce sont les vacances
scolaires : apparemment, tous les Réunionnais se précipitent dans les
gîtes de montagne. D’après les guides et les gens que nous rencontrons, nous
n’avons quasiment aucun espoir de trouver de la place en nous y prenant si
tard…
Ok, ça va pas être
simple…
Que faire ? Il n’y a que 3 hôtes de wwoofing à la
Réunion : celle qui nous prend, une qui n’a plus de place, un qui ne nous
a jamais répondu mais qui de toute façon ne nous plait pas. On peut essayer de
tenter du wwoofing « sauvage » en proposant nos services à des
producteurs sur les marchés. Dans cette idée, nous avons préparé à Paris des
espèces de cartes de visite. Le problème ? Ce n’est pas à Saint Denis que
l’on va trouver : il n’y a que des revendeurs. Il faut rentrer dans
l’intérieur de l’île (les Hauts comme ils disent) et se présenter aux fermes
que nous rencontrerons.
On peut également faire de la rando et seulement de la
rando : si on en a marre et que ça commence à coincer niveau financier
(car c’est le problème), nous pouvons toujours avancer nos billets d’avion et
rentrer plus tôt en France. Ce qui correspond assez à notre état d’esprit
actuel, car, et ces aventures nous permettent de nous en rendre compte, nous ne
sommes ni l’un ni l’autre de grands voyageurs. Vous tous, familles et amis,
nous manquez et nous avons envie de rentrer dans notre France, avec nos
repères… He oui ! Nous ne sommes pas très courageux…
Enfin nous pouvons chercher du travail : on trouverait
certainement des remplas vétos, surtout que ce sont bientôt les vacances, mais
on n’a vraiment pas envie. Pour le reste, on peut laisser tomber tout de suite.
En effet, la Réunion est dans une situation économique
difficile, avec un taux de chômage énorme. Il n’y a pas de boulot ! Ceci
nous est confirmé par 2 sympathiques français que nous rencontrons à la
pension, François et Ingrid. Eux, ce sont de grands voyageurs : ils sont partis
faire un tour du monde en 2 ans. Ça fait déjà un an et ils n’ont pas du tout le
mal du pays. Par contre, ils commencent à avoir besoin de sous. Ils ont donc
choisi de venir à la Réunion où François a résidé et travaillé il y a 8 ans.
Mais s’il y a 8 ans, il trouvait du travail en 2 jours max, aujourd’hui ils ne
trouvent RIEN. Et pourtant, ils sont prêts à faire n’importe quoi. Il n’y a
aucune offre d’embauche, même pour de la plonge…
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Allez chich, on fait au pif??? |
Bon, devant toutes ces considérations, nous choisissons de
partir le plus vite possible en randonnée, avant les vacances scolaires. Nous
avons peut-être une chance de trouver de la place en gîtes et campings à la
ferme. Et c’est certainement là que nous aurons le plus de chance de faire des
rencontres intéressantes, pour éventuellement du wwoofing (même si nous en
avons de moins en moins envie).
Nous choisissons de nous lancer sur le GR R2, qui traverse
la Réunion du Nord au Sud, en passant par quelques-uns des plus beaux sites de
l’île. Normalement, si on le fait en entier, ça prend 12 jours. Nous nous
organisons pour 8 jours. Ça nous semble déjà suffisant.
Première chose à faire : trouver du gaz (c’est interdit
d’en transporter en avion). Génial ! François et Ingrid vont à Décathlon
samedi matin (à l’autre bout de l’île mais rassurez-vous, la Réunion, c’est
tout petit ! Ils y seront en quelques heures par la côte en bus !).
Ils proposent de nous en ramener. Ah oui, mais en fait, il n’y en a pas… Dès
que nous l’apprenons (vers 16h samedi), nous fonçons dans le centre de Saint
Denis dans les quelques magasins de sport que nous avons repéré. Ils nous rient
presque au nez : les Réunionnais n’utilisent que rarement de gaz de
camping, nous allons avoir toutes les difficultés du monde à en trouver. Nous empoignons le téléphone et
appelons d’autres magasins de sport, dont les autres Décathlons de l’île.
Effectivement, le modèle de bonbonne que nous cherchons n’est plus importé sur
l’île. Ils n’ont que des modèle de la marque « camping gaz » et
encore en ce moment c’est en rupture de stock sur la réunion. Et bien on
mangera froid.
Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas ça qui nous empêchera de
partir ! Par contre, on décide de s’offrir une nuit sur deux un gîte et
une table d’hôte. On mangera mieux (et chaud !), et ça nous ressourcera.
Les autres nuits, nous camperons. L’inconvénient avec la réservation des gîtes,
c’est que nous n’aurons pas de flexibilité dans la rando. Nous ne pourrons
rester dans un endroit qui nous plait particulièrement, si par exemple, nous
faisons une belle rencontre. Tant pis… On pourra toujours y revenir.
Nous fonçons réserver les gîtes (l’office de tourisme ferme
à 18h…). Et bonne surprise ! Il y a de la place dans tous les gîtes que
nous avions repérés dans les guides ! Nous apprendrons en fait, en
discutant avec nos hôtes, que nous avons fait le bon choix en partant de suite
en rando. On est dans un creux. Il y a un mois, les gîtes étaient complets.
Mais là, et ce pour une période de 15 jours maxi, avant les vacances scolaires,
la fréquentation est quasi nulle.
Autre point de « détail » à régler : nos sacs
sont extrêmement lourds. Nous n’arriverons jamais à marcher 8 jours avec
ça ! Or nous avons tout un tas de guides et autres objets peu précieux
dont nous n’avons pas besoin dans l’immédiat. Nous sommes prêts à appeler l’un
de nos contacts pour demander de l’aide (mais nous sommes déjà dimanche midi
pour un départ lundi matin aux aurores, donc ça nous gêne un peu…). Nous
demandons quand même avant à Mustapha, notre hôte à Saint-Denis, s’il veut bien
nous garder un petit sac à dos pendant nos 8 jours de rando. Et il accepte,
très gentiment, même si ça ne l’enthousiasme pas !
On a enlevé 4-5 kg d’affaires. Malgré cela, une fois les
courses faites et les sacs complètement chargés, ils sont encore très lourds…
Ça va être dur !
On a quand même profité de ces quelques jours à Saint Denis
pour visiter la ville et s’imprégner de l’atmosphère ambiante. Saint Denis est
une ville pleine de de vie, d’odeurs, de couleurs (c’est notamment la floraison des flamboyants. Mais aussi de plein d’autres fleurs),
multiculturelle. En un mot : très sympa ! Je m’y suis senti bien. Et
ça c’est rare ! Par contre, il fait trop chaud ! Une espèce de
chaleur humide étouffante, qui te rend tout mou…
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Un temple Tamoul, ils sont en nombre assez important à la réunion. |
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Le jardin de l'Etat |
On a bien apprécié notamment le marché de nuit le samedi
soir sur le Barachois. Le Barachois, c’est THE promenade romantique au bord de
l’eau, mais tous les samedis soirs, il y a une manifestation : marché,
concerts etc. Et devinez sur quoi on est tombé… Une rencontre de saut à la
perche à l’occasion du téléthon, avec la participation de Renaud Lavilennie
(champion olympique de saut à la perche) et de son frère Valentin ! On est
des fans ! Trop sympa…
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le fameux champion olympique |
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easy!!!! |
On s’est bien baladé aussi dans les rues typiques, avec les
belles maisons créoles. Ces maisons étaient à l’abandon il y a 50 ans, mais ont
été rachetées pour la plupart par l’état ou la ville, pour en faire des
bâtiments administratifs, l’office de tourisme, ou des musées. Une belle façon
de préserver le patrimoine. Les autres maisons historiques créoles sont devenues…
des hôtels de luxe bien sûr !
Un autre truc hyper sympa ici : les fruits ! On se
fait de véritables orgies : litchies, ananas, mangues, goyaves, bananes,
fruits de la passion etc. C’est délicieux !
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Avec les fruits on a aussi les fleurs!!! |
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Ils sont pas beaux ces flamboyants?? |
Voilà, pour faire un petit bilan de nos premières impressions
de la Réunion, c’est un peu mitigé. Plein de trucs sympas pour passer de bonnes
vacances, mais c’est un peu gâché par le climat ambiant. Et je l’entends de 2
façons : la météo d’une part, la crise économique d’autre part qui va
rendre nos projets de wwoofing beaucoup plus compliqués qu’en Nouvelle Zélande…
Et puis, je le redis : ces premières semaines de voyage
nous ont beaucoup plu mais nous ont aussi donné très envie de rentrer, et de
nous lancer dans nos projets personnels. Alors nous sommes dans un drôle d’état
d’esprit…
Et puis après cette rando ? Qu’est-ce qu’on va
faire ? Ben on verra. Ça nous laisse quelques jours de répit pour y
réfléchir…
Coucou les copains!
RépondreSupprimerCa a l'air un peu difficile ce voyage mais en même temps c'est dans l'adversité qu'on apprend à bien se connaitre soi même :)
Je me souviens que le poids du sac était une question difficile pour la Corse. Nous avions réduit pas mal mais quelle difficulté de partir avec le strict nécessaire et rien de plus!!!!(pas même un livre ou un tube de crème!!!)
Profitez bien de l'instant présent!
Bises
Camille et Régis